A l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations, le capitaine des Lions de la Téranga, Kalidou Koulibaly, a prêté sa notoriété au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour sensibiliser les porteurs d’armes et le grand public au droit international humanitaire. Si la campagne est un réel succès, ce n’est pas la première fois que des footballeurs s’associent avec réussite au CICR pour porter des messages.

Les plus anciens se souviendront de David Ginola, dans les années 90, investi dans la lutte contre les mines antipersonnel (juste avant l’entrée en vigueur du traité d’Ottawa en 1997 portant sur leur interdiction) ou encore de l’engagement en 2008 de Cristiano Ronaldo, également en faveur des victimes des mines en Afghanistan. Cet important don s’intégrait dans le partenariat qui liait le CICR à l’UEFA durant une dizaine d’années.

Manchester. Cristiano Ronaldo fait un don en faveur des victimes de mines en Afghanistan, au nom de l’UEFA. 2008 ©UEFA

Blaise Matuidi pour défendre le respect de la mission médicale

Plus récemment, en 2021, c’était l’ancien international français, Blaise Matuidi, qui s’illustrait aux côtés du CICR pour promouvoir le respect de la mission médicale en temps de conflit armé. Infrastructures et personnels médicaux, secouristes, humanitaires ne devraient en aucun cas être des cibles. Le droit international humanitaire l’interdit en tout temps et en toute circonstance. Le Comité international de la Croix-Rouge, gardien des Conventions de Genève, que ce soit sur les terrains de conflits armés ou dans son dialogue avec les Etats, le rappelle systématiquement. Il est à l’origine de l’initiative « Soins de Santé en danger » qui depuis plus de dix ans tente de mobiliser les organisations professionnelles médicales et paramédicales, les diplomaties mais aussi les opinions publiques.

« On ne tire pas sur l’ambulance », une évidence à priori, mais qui reste pourtant bafouée. Il n’en demeure pas moins que le respect de la mission médicale demeure un impératif humanitaire.

Le coup d’éclat de George Weah

L’une des plus belles anecdotes « football et CICR » ramène au terrible conflit au Libéria. Le CICR cherchait par tout moyen à promouvoir les fondamentaux du droit international humanitaire auprès de toutes les parties. Un délégué du CICR, Roland Siedler, eut l’idée de génie : convier la star internationale libérienne, l’attaquant George Weah, à venir participer à un match dans le stade de Monrovia. C’était le 4 juin 1998. La rencontre commença sans qu’aucune règle du jeu ne soit respectée, laissant les supporters sans voix. Les joueurs prenaient le ballon à la main, sortaient du terrain, etc. Alors George Weah, futur président de son pays, prit le micro pour expliquer, en substance, que la guerre est comme un match. Il faut s’entendre sur des règles communes, et les respecter. La partie reprit ensuite, normalement. Un message fort était passé.