Joséphine Baker a 20 ans quand elle débarque en France avec Sidney Bechet flanqués d’une vingtaine de danseurs et musiciens noirs américains. La jeune danseuse burlesque de Saint-Louis dans le Missouri s’apprête à électriser le Paris de 1925 en première partie de la « Revue Nègre » au Théâtre des Champs-Elysées. Vêtue de sa célèbre « jupe en bananes », la reine du Charleston devient l’égérie des « Années folles », du Jazz et de la culture noire en Europe.

Du Music-hall à la Croix-Rouge

Mais à l’instar des autres héroïnes de l’Humanitaire dans tous ses Etats, comme Marie Marvingt, « la fiancée du danger », Sarah Bernhardt , la tragédienne ambulancière, ou encore les féministes, Jeanne Macherez et Germaine Malaterre-Seilliez, sa route va croiser bien vite celle de la Croix-Rouge. Il est vrai que Joséphine est une femme d’engagement.

Devenue Française en 1937, l’artiste met sa notoriété au service de causes humanitaires. C’est ainsi qu’elle devient IPSA ou Infirmière Pilote Secouriste de l’Air de la Croix-Rouge française.

De la résistance au Mouvement des Droits civiques

Résistante durant la Deuxième Guerre mondiale, elle sera décorée de la Croix de guerre et de la Médaille de la résistance avec rosette.

Son engagement fut aussi celui de la lutte contre le racisme et l’émancipation des Noirs dans les années 60. Elle milite aux Etats-Unis pour le Mouvement des Droits civiques de Martin Luther King.

Sa « boîte de crayons de couleurs » et Grace de Monaco

Elle qui chantait n’avoir que deux amours, son pays et Paris, en eût en fait bien d’autres. Sa « tribu arc en ciel » par exemple, composée de 12 enfants adoptés, de « toutes couleurs ». Elle meurt brutalement le 12 avril 1975 à Paris à 68 ans. Lors de ses funérailles, lui sont rendus les honneurs militaires.

Joséphine repose depuis à Monaco, son troisième amour (?). Sa compatriote et consoeur Grace Kelly, devenue princesse de Monaco, avait remué ciel et terre en 1968 pour que Joséphine criblée de dettes ne sombra pas dans la misère. La princesse, présidente de la Croix-Rouge monégasque, lui mit à disposition un appartement pour loger sa grande famille en Principauté. Puis elle s’occupa de la remettre en scène jusqu’à la dernière et triomphale tournée d’une héroïne du XXème siècle.