Plusieurs régions du Cameroun sont exposées à la violence armée. Que ce soit dans l’Extrême-Nord, le Nord-Ouest ou encore le Sud-Ouest du pays, les conditions de sécurité se dégradent de plus en plus. Se déplacer, même pour se faire soigner, devient alors périlleux.
En 2021, 38 incidents graves contre des structures de santé, des patients ou du personnel médical ont été enregistrés.
« La violence perpétrée à l’encontre des structures de santé, du personnel médical et des patients dissuadent nombre de personnes à venir se faire soigner », explique Stéphane Bonamy, chef de délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Cameroun.
Un parcours qui demande beaucoup de persévérance
A la violence s’ajoutent couvre-feux, multiplication des barrages routiers et autres points de contrôle. Cela restreint un peu plus l’accès aux structures de santé voire entrave le trafic ambulancier.
Dans les zones les plus reculées, beaucoup de centres de santé peinent à garder leur personnel médical et à s’approvisionner en matériel. Certaines communautés cherchent à s’organiser pour améliorer l’accès aux soins, mais l’absence d’un soutien systémique a un impact important sur les personnes les plus vulnérables.
Au plus près des personnes impactées par la violence
Dès 2015, le CICR a commencé à apporter de l’aide aux victimes de la violence et du conflit armé. En coordination avec les autorités camerounaises, et dans le respect des principes fondamentaux d’impartialité, de neutralité et d’indépendance, le CICR soutient les structures sanitaires dans les zones les plus touchées par la violence. Il assure des formations pour le personnel médical, apporte son soutien en matière de vaccination, consultations médicales, accouchements et santé mentale. Le CICR veille à ce que les patients nécessitant une prise en charge chirurgicale d’urgence soient traités par les hôpitaux de référence.
Un dialogue dans un objectif strictement humanitaire
Pour se rendre en toute sécurité au plus près des populations qui manquent d’accès aux soins de santé, le CICR entretient un dialogue confidentiel avec tous les acteurs et cercles d’influence. Cela va des autorités politiques, aux porteurs d’armes, en passant par les chefs religieux. Le seul objectif de ce dialogue est strictement humanitaire : soulager les souffrances de ceux qui subissent la violence.
Il est rappelé que tous les acteurs armés ont l’obligtion d’assurer la protection des blessés, des malades et du personnel médical.
« Le principe de l’inviolabilité de la mission médicale doit être soutenu par tous les acteurs sur le terrain – notamment quand il s’agit d’épargner et de traiter les blessés du camp adverse. Tous les acteurs doivent respecter et faire respecter le droit fondamental des blessés et des malades d’accéder aux soins médicaux, et assurer la protection des structures, des transports médicaux ainsi que des personnes qui assurent les soins », rappelle Stephane Bonamy.
En 2021, le CICR a participé à prendre en charge :
- 112 600 patients parmi lesquels 45 200 enfants de moins de cinq ans
- 17 120 femmes enceintes, qui ont bénéficié de consultations prénatales
- 1 424 patients en soins chirurgicaux dans les hôpitaux de Mada et de Mora dans la région de l’Extrême Nord
- 38 260 enfants de moins de cinq ans (vaccination)
- 2 910 accouchements
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