Guerre Iran-Irak : 8 années d’un féroce conflit. Aucun camp n’est épargné. Des centaines de milliers de soldats sont engloutis tout comme 100 000 civils. En outre, des milliers de soldats sont capturés ou se rendent, grossissant ainsi les camps de prisonniers de guerre.

Si le conflit a pris fin en 1988 à la suite d’un cessez-le-feu imposé par les Nations unies, les deux parties ont tardé à libérer les milliers de soldats capturés de part et d’autre des lignes de front.

Rapatrier les prisonniers des deux camps

Il faudra attendre les 17 et 18 janvier 1990, soit 18 mois après le cessez-le-feu, pour que les premiers rapatriements, placés sous les auspices du CICR, aient lieu. Deux vols, au départ de Bagdad et de Téhéran, assurèrent cette première noria de liberté recouvrée. 70 prisonniers de guerre dans chacun des avions. Ils étaient pour la plupart malades ou blessés. A bord, du personnel CICR chargé de dispenser des soins mais aussi de s’assurer que chaque ex-détenu a bien manifesté la volonté de rentrer chez lui. A l’issue de ces deux vols historiques, le CICR poursuivra son rôle d’intermédiaire neutre et supervisera plusieurs dizaines de ces rapatriements.

Dans ce court reportage, découvrez l’un des rapatriements de prisonniers de guerre irakiens, réalisé en mars 2003.

Restitution des dépouilles et identification des disparus

Frontière de Shalmjah, février 2010 : rapatriement de dépouilles de soldats iraniens tués pendant la guerre Iran-Irak. Photo : Mickael Greub

A l’instar du retour des prisonniers iraniens et irakiens, la restitution des dépouilles mortelles et la recherche des soldats portés disparus fut une tâche importante du CICR. Une mission qui se poursuit encore aujourd’hui. En 2008, soit vingt ans après la fin officielle du conflit, les gouvernements iranien et irakien  ont signé un accord avec le CICR, fixant un cadre bien défini pour la collecte et le partage d’informations relatives aux personnes disparues et au rapatriement des dépouilles mortelles. Dès lors, plusieurs mesures ont permis d’améliorer les recherches, protéger les charniers et assurer un traitement digne des dépouilles.

Le CICR, toujours en sa qualité d’intermédiaire neutre, a joué un rôle important et de longue haleine pour que la question des disparus soit traitée conformément aux obligations incombant aux deux Etats au regard du droit international humanitaire. Depuis des années et aujourd’hui encore, le CICR convoque régulièrement des réunions tripartites ad hoc. Il poursuit également son soutien en formation Forensic et en dotation de matériel médico-légal, indispensable au travail d’identification.

Pour mieux comprendre le travail du CICR sur le long terme, après la fin d’un conflit, découvrez ce court reportage consacré à une restitution de dépouilles de soldats, près de 30 ans après la fin du conflit.

Lire aussi le dossier « Iran-Irak : portés disparus depuis la guerre de 1980-1988 » sur le site du CICR.