Le Visa d’Or humanitaire du CICR a été attribué ce mercredi à Paris à Alfredo Bosco, photojournaliste italien indépendant de 33 ans, collaborant avec l’agence milanaise Luz.

Son travail Forgotten Guerrero décrit avec force les conséquences de la guerre des cartels dans la région de Guerrero – où se trouve la plus grande culture de pavot du pays – et ses conséquences sur la population : meurtres, extorsion, déplacements de population, disparition forcée, entre autres.

Mexico; Guerrero; Iguala; 2019
A man sniffs the blade of the machete he’s digging with hoping to smell victims’ corpses or body parts. Around him are other volunteers led by Mario Vergara, who for years has helped families find their missing ones.

« J‘ai couvert la guerre en Ukraine, qui est une guerre de tranchée, un peu comme la Première guerre mondiale. Au Mexique, à Guerrero, la situation est différente avec la criminalité, la guerre pour le contrôle de la drogue. Il n’y a pas de lignes de front, 40 cartels s’affrontent, c’est nettement plus compliqué et terrible pour la population« , commente Alfredo Bosco, lauréat du Visa d’or humanitaire du CICR, 2020.

Des conséquences humanitaires égales à celles d’un conflit armé

« Pour sa 10e édition, le jury a récompensé un sujet fort sur la violence dans l’Etat de Guerrero au Mexique. S’il ne s’agit pas d’un conflit armé, la violence est telle que ses conséquences sur la population sont comparables à celle d’une guerre – personnes déplacées, personnes portées disparues et la mort de civils » explique Frédéric Joli, organisateur du Visa d’Or humanitaire et porte-parole du CICR en France.

« J’ai été beaucoup touchée par le sujet, car c’est celui qui montre le plus comment les civils sont pris au piège. On sent à quel point la population est obligée de rentrer dans le conflit, et en subit de plein fouet les conséquences. »  témoigne Claude Guibal, grand reporter à Radio France et membre du jury.

Alfredo Bosco, lauréat 2020

Alfredo Bosco est diplômé de de la John Kaverdash School of Photography. Depuis 2010, il parcourt le monde, Haïti, Venezuela, France, Ukraine, Kirghizistan pour documenter des guerres et des problématiques sociales. Le photojournaliste de 33 ans recevra officiellement son prix en septembre à Perpignan lors de la 32ème édition du festival international de photojournalisme « Visa pour l’Image » (29 août – 13 septembre). Outre la récompense de 8000 euros, son travail sera exposé au Couvent des Minimes avant d’être monté à Paris puis à Bruxelles.

Le jury 2020

De gauche à droite : Magdalena Herrera, directrice photo de Géo Magazine, Isabelle de la Gasnerie, cheffe photo de La Croix, Claude Guibal, grand reporter à Radio France, Luc Hermann, journaliste-producteur associé de Premières Lignes TV, David-Pierre Marquet, conseiller en affaires publiques, CICR Bruxelles, Luc Mathieu, grand reporter à Libération, Benoît Schaeffer, photojournaliste indépendant et Cyril Drouhet, directeur photo et reportages du Figaro Magazine.

Revoir les précédents lauréat.e.s du Visa d’Or humanitaire du CICR ici