Il a fallu les horreurs de la Seconde Guerre mondiale pour que s’impose l’idée que toutes les victimes de la guerre, militaires comme civils, doivent être protégées.
En 1949, les Etats du monde entier se réunissent en Suisse pour réviser les trois Conventions de Genève existantes, qui protègent les soldats blessés et malades, ainsi que les prisonniers de guerre. Une quatrième Convention de Genève sera également élaborée afin de protéger, enfin, les civils des affres de la guerre. René-Jean Wilhelm faisait partie de l’équipe des juristes du CICR et nous livre son témoignage.
Cet article s’inscrit dans une série que l’Humanitaire dans tous ses Etats consacre au 75e anniversaire des Conventions de Genève de 1949.
Dans ce film, René-Jean Wilhelm, en tandem avec François Bugnion, ancien membre du CICR, racontent les enjeux de la conférence diplomatique qui se tient en 1949, à Genève. Les représentants de 64 pays sont présents, soit pratiquement tous les États de la planète à l’époque. L’équipe de juristes du CICR, sous la houlette de Jean Pictet, travaille d’arrache-pied pour faire avancer les grandes préoccupations de l’institution : parmi elles, la protection des civils mais également, l’extension du droit de la guerre aux conflits internes (comme les Conventions de Genève s’appliquent uniquement en cas de conflit armé international).
Comme le confie René-Jean Wilhelm, dès l’entre-deux guerres, l’institution genevoise avait poussé les Etats à se pencher sur le sort de la population civile : « Mais l’état d’esprit n’était pas favorable à ce moment-là, on considérait finalement que la population civile, à l’arrière, n’était pas menacée. Naturellement, après la Deuxième Guerre mondiale, ce besoin d’une Convention pour la protection de la population civile était très grand, très éprouvé par les pays européens et d’autres qui avaient subi l’occupation ».
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René-Jean Wilhelm est également le co-rédacteur du fameux article 3 commun aux quatre Conventions de Genève, qui assure une protection minimale dans les conflits internes. Cette « mini-convention » servira de fondement aux actions menées par le CICR dans les guerres civiles qui se multiplient après 1949, liées à la décolonisation et à la guerre froide.
René-Jean Wilhelm est mort en 2016 dans sa 99e année. Il était le dernier survivant de l’équipe de juristes du CICR en charge de la rédaction des Conventions de Genève.
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