A l’heure du Globish, contraction de global english, sabir international des affaires, de la politique et de la diplomatie, la question peut paraître saugrenue : pourquoi les Conventions de Genève, signées par 196 Etats, ont-elles été rédigées en français ?

Les Conventions de Genève ont été écrites en français. Pourquoi ? Parce que longtemps, le français fut la langue de la diplomatie. A partir de la Renaissance, il se substitua au latin traditionnellement utilisé pour la rédaction des traités internationaux.

Langue internationale

Le français, jusqu’au XIXème siècle, fut ainsi privilégié dans la plupart des cours d’Europe mais aussi dans l’Empire ottoman. Les diplomates turcs l’utilisaient d’ailleurs comme langue de travail.

« Clair, logique, précis »

Considéré comme « clair », « logique », voire d’une « précision géométrique » selon Harold Nicolson (1886-1968), influent parlementaire britannique, le français diplomatique entamera son déclin à partir de 1919 lors de la Conférence de Paris sur l’après-guerre. Le Traité de Versailles est le premier texte à être rédigé en deux versions, français et anglais. Mais une réserve toutefois prévaut : en cas de litige, seule la langue de Molière ferait foi !

L’original des Conventions est en français

Les Conventions de Genève réunies et révisées en 1949 furent, elles, écrites dans la Lingua Franca, tout comme leurs deux protocoles additionnels de 1977. Une tradition qui remonte à la première Convention, celle de 1864, portant sur le sort du soldat blessé en campagne… Il est vrai que Napoléon III fut l’un des fervents soutiens pour l’établissement de règles dans la guerre. Ainsi, le droit international humanitaire se construira en français, tout au long du XXème siècle.