Pour ne pas s’embarrasser, certains les disent trop vieilles, plus adaptées à la formidable « modernité » des conflits armés d’aujourd’hui… Que nenni, les Conventions de Genève sont plus que jamais d’actualité et toujours aussi pertinentes. Elles demeurent le noyau dur de l’humanité dans la pire des situations : la guerre. Elles restent le droit du plus faible. Découvrir ou redécouvrir ce patrimoine mondial fait obligation.
Depuis l’aggravation du conflit en Ukraine, il est fait peu de mentions des Conventions de Genève. Ce sont pourtant elles qui régissent le droit international humanitaire et font obligation à tous les Etats de les respecter et de les faire respecter. Par extension, leurs principes s’appliquent aussi aux groupes armés non-étatiques.
Question de principes (intangibles)
Bref, la guerre connaît des limites et les combattants et donneurs d’ordres sont soumis à des principes intangibles dans la conduite des hostilités : le principe de distinction entre combattants et non-combattants, le principe de proportionnalité dans les moyens de guerre mis en oeuvre, le principe de précaution dans le choix des cibles, le principe des maux superflus dans les dommages qui se feront ressentir bien après la fin des hostilités, la protection de l’environnement naturel visant à ne pas créer des dommages durables et irréparables.
L’inviolabilité de l’espace humanitaire
Les Conventions de Genève régissent le traitement des combattans blessés ou capturés, protègent les civils mais également les infrastructures nécessaires à la survie des populations, créent l’inviolabilité des hôpitaux ou encore des ambulances, font obligation aux belligérants de toujours préserver l’espace humanitaire.
Article 1er : « Respecter et faire respecter »
Il fallut deux conflits mondiaux et toutes les tragédies guerrières du XXème siècle pour voir les Conventions aujourd’hui reconnues par tous les Etats de la planète. On a coutume de dire que le CICR est le gardien des Conventions de Genève puisqu’il en fut l’artisan et le rédacteur à partir de 1863, mais c’est bien aux 196 Etats parties à ces Conventions de veiller à les mettre en oeuvre au nom du principe faîtier d’Humanité.
En 2015, dans le cadre de la série « Une histoire d’Humanité » nous avions consacré deux épisodes aux Conventions de Genève et à leurs protocoles additionnels. Le fil rouge de ce récit en était le dernier rédacteur vivant, René-Jean Wilhelm. Cette histoire devrait-être enseignée dans tous les lycées.
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