Cette semaine, le CICR a alerté à deux reprises sur la situation catastrophique dans la bande de Gaza. Dans un communiqué de presse diffusé dimanche 14 juillet, l’institution rappelle la nécéssité d’épargner les civils des hostilités. Une des conséquences des hostilités actives est l’afflux massif de blessés dans les hôpitaux. Le point sur l’hôpital de campagne du CICR à Rafah, au bord de la rupture.

Gaza : Les civils doivent être épargnés par l’impact des combats

Communiqué de presse, le 14 juillet

Au cours de la semaine dernière, les communautés du nord de la bande de Gaza ont connu une recrudescence des combats, qui ont fait de nombreux morts et blessés parmi les civils. Cette situation s’ajoute à neuf mois d’hostilités dans l’ensemble de la bande de Gaza.

Les ordres d’évacuation ont touché des milliers de familles, plus récemment dans la ville de Gaza. Ces instructions manquent souvent de clarté et ont semé la confusion et la peur.

Le service d’assistance téléphonique du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a reçu ces derniers jours des centaines d’appels de personnes cherchant désespérément de l’aide. Des familles entières sont prises au piège et cherchent désespérément à se trouver en sécurité. Les besoins sont immenses et dépassent nos capacités à y répondre.

Les habitants de la ville de Gaza ont pour instruction de se déplacer vers le sud, dans des zones surpeuplées, dépourvues de services essentiels et en proie aux hostilités. La triste réalité de Gaza c’est qu’aujourd’hui, la population est nulle part en sécurité. La lutte pour tout simplement survivre prive les personnes de leur dignité.

Le droit international humanitaire est conçu pour préserver la dignité humaine, même au plus fort de la guerre.

Le CICR réitère de toute urgence la nécessité pour les parties au conflit de respecter le droit, ce qui implique de faire tout leur possible pour épargner les civils des effets des hostilités, et de permettre aux humanitaires d’aider les gens en toute sécurité et de manière efficace.

Gaza : les hôpitaux au bord de la rupture alors que les blessés ne cessent d’affluer

Gaza (CICR), le 18 juillet

L’hôpital de campagne de la Croix-Rouge de 60 lits, dans le sud de la bande de Gaza, fonctionne à la limite de ses capacités suite à l’afflux massifs et répétés de blessés. Ainsi, après les frappes de samedi dernier contre Al-Mawasi, 26 blessés graves ont été admis à l’hôpital, dont des enfants touchés par des éclats d’obus. Cette attaque est la dernière d’une série d’événements qui ont fait de nombreuses victimes depuis le mois de mai, et auxquels les équipes de la Croix-Rouge se sont efforcées de répondre au mieux.

« Les vagues de blessés successives dues aux combats incessants ont mis à rude épreuve la capacité de notre hôpital – et de toutes les autres structures de santé du sud de la bande de Gaza – à soigner les patients en danger de mort », déclare William Schomburg, chef de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza. « Tout nouvel afflux massif de blessés obligerait notre personnel médical et infirmier à faire des choix extrêmement difficiles. Alors que les fournitures médicales s’épuisent et que les hôpitaux ont été contraints à plusieurs reprises de fermer leurs portes, les besoins des civils en soins de santé dépassent de très loin les capacités actuelles. »

Les blessures les plus graves souvent causées par des éclats d’obus, les patients nécessiteront de nombreux traitements et interventions avant d’être rétablis et de pouvoir quitter l’hôpital. L’un des blessés de samedi, Ahmad Nahed, est âgé de 10 ans et faisait des courses pour sa famille lorsqu’il a été victime d’une explosion. Il s’est réveillé à l’hôpital de longues heures plus tard, après avoir subi une opération pour retirer des éclats d’obus de sa poitrine.

« Le nombre de personnes ayant besoin d’une réanimation après l’afflux massif de blessés d’Al-Mawasi est difficilement imaginable », témoigne le docteur Pankaj Jhaldiyal. « Samedi, nous avons reçu huit patients dont les blessures étaient si graves qu’ils risquaient de mourir ou de devoir être amputés s’ils n’étaient pas opérés immédiatement. C’était horrible à voir. Le facteur temps est crucial dans ces cas-là. »

Outre les 26 blessés transférés d’urgence d’Al-Mawasi à l’hôpital de campagne de la Croix Rouge, le service de soins ambulatoires de l’établissement a pris en charge la semaine dernière 850 patients supplémentaires, dont près de la moitié étaient des femmes et un tiers des enfants. La plupart ont subi de multiples déplacements ; ils se retrouvent à vivre dans des zones surpeuplées où ils manquent de nourriture et d’eau potable, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies.

Depuis l’ouverture de l’hôpital de campagne en mai, les équipes de la Croix-Rouge ont effectué 12 000 consultations et pratiqué plus de 500 opérations chirurgicales. Environ 80% des interventions visent à soigner des blessures directement liées au conflit armé.