Un convoi du CICR, évacuant hors de Khartoum une centaine de personnes vulnérables, a été attaqué dimanche. Bilan : deux morts et sept blessés, dont trois membres du personnel du CICR. Les évacuations par le CICR, d’enfants et de personnes vulnérables ou les libérations de détenus sont régulièrement pratiquées au Soudan

Le CICR est sous le choc après l’attaque délibérée de son convoi humanitaire, dimanche, à Khartoum. Survenue dans le quartier d’Al-Shajara, elle a coûté la vie à deux personnes et en a blessé sept autres, dont trois membres du personnel du CICR qui ont été évacués sur un hôpital.

Convoi clairement identifié

Le convoi humanitaire, composé de trois véhicules du CICR et de trois bus, tous arborant clairement l’emblème de la Croix-Rouge, devait évacuer plus d’une centaine de civils vulnérables vers Wad Madani à quelque 150 kilomètres au sud-est de Khartoum.

Négocier avec les parties au conflit

Cette opération humanitaire avait été demandée et coordonnée par les parties au conflit ; chacune donnant leur accord et garanties de sécurité afférents.

Le CICR sous le choc

« Cette attaque est inacceptable et nous sommes consternés », déplore Pierre Dorbes, chef de la délégation du CICR au Soudan. « Je suis choqué du manque total de respect envers l’emblème de la Croix-Rouge. Celui-ci doit être respecté et protégé conformément au droit international humanitaire. Notre mission aujourd’hui était de mettre ces civils en sécurité. Au lieu de cela, des vies ont été tragiquement perdues. Mes pensées vont aux proches des personnes tuées. Nous espérons également que les blessés pourront se rétablir complètement ».

Renforcer les garanties de sécurité des évacuations

En tant qu’organisation humanitaire neutre et impartiale, le CICR exerce son rôle d’intermédiaire indépendamment des parties au conflit. L’opération de dimanche visait à évacuer les civils – notamment les malades, les enfants, les orphelins et les personnes âgées – d’une zone de combats intenses à Khartoum. Avant de retenter une telle opération, le CICR travaille à une nouvelle évaluation des conditions de sécurités.

Civils, personnels sanitaires et humanitaires sont protégés par le droit

Le CICR réitère son appel à la protection immédiate de tous les civils, y compris des travailleurs humanitaires et du personnel médical conformément au droit international humanitaire. En outre, les personnes piégées dans les zones de combat doivent pouvoir les quitter en sécurité ; les parties combattantes ont obligation de faciliter ce passage.

En tant qu’intermédiaire neutre, le CICR est prêt à poursuivre les évacuations à condition que les parties au conflit respectent les emblèmes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.