Le CICR a accès aux détenus de Guantanamo depuis plus de 20 ans. Il y a effectué des dizaines de missions et juge nécessaire que les conditions de détentions soient aujourd’hui adaptées au vieillissement de la population carcérale.
Le chef de la délégation du CICR pour les Etats-Unis et le Canada, Patrick Hamilton vient d’achever une visite au camp de Guantanamo. Sa précédente mission sur l’île de Cuba remontait à 2003 alors qu’il démarrait sa carrière au CICR comme interprète en pachtou.
Au terme de cette visite, le chef de la délégation du CICR pour les Etats-Unis et le Canada a été particulièrement frappé par les signes de vieillissement précoce que présentent les hommes qui y sont toujours détenus – effets conjugués de ce qu’ils ont vécu et de longues années passées en détention. Plus de vingt ans après d’incarcération, le cas de chacun d’être eux n’est toujours pas résolu. Quant à la santé tant physique que mentale, celle-ci se dégrade et nécessiterait une prise en charge spécialisée.
Vieillir à Guantanamo
« Les autorités actuelles ont mis en place des solutions provisoires, mais le système devra être repensé dans sa globalité si les États-Unis entendent continuer à utiliser Guantanamo comme centre de détention », explique Patrick Hamilton. « L’accès à des soins adéquats doit être garanti à tous les détenus. Les autorités devraient également réfléchir à l’adaptation de l’infrastructure carcérale et des règles qui la régissent au quotidien des détenus. Ceci permettrait de mieux répondre à l’évolution des besoins et des problèmes de santé des détenus vieillissants ».
Augmenter la durée des appels téléphoniques entre détenus et proches
Le chef de la délégation du CICR pour les Etats-Unis et le Canada plaide également pour une refonte des modalités d’interaction entre les détenus et leurs familles. Par exemple, la fréquence et la durée des appels téléphoniques entre chaque détenu et des proches devraient être revues à la hausse, d’autant qu’aucune visite familiale n’est autorisée.
Des mesures doivent être prises
« Nous appelons l’administration américaine et le Congrès à travailler de concert à la recherche de solutions pérennes. Des mesures doivent être prises sans tarder. Quand bien même seul un petit nombre de détenus seraient appelés à rester à Guantanamo, la question des soins dus à une population carcérale vieillissante exige dès maintenant une réponse planifiée », conclut Patrick Hamilton.
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