Près de 900 détenus en lien avec le conflit au Yémen ont été libérés ce week-end sous les auspices du CICR. Choisi par les parties, le CICR, intermédiaire neutre dans les conflits armés, a mobilisé, du 14 au 16 avril quatre avions couvrant six aéroports au Yémen et en Arabie Saoudite. La complexité logistique de l’opération a été à la hauteur de la joie des détenus retrouvant proches et liberté.

Trois jours auront été nécessaires pour mener à bien cette opération. Les équipes du CICR ont veillé à ce que la sécurité des anciens détenus soit assurée de la libération aux retrouvailles avec leurs proches. Ce type d’opérations, le CICR les connaît bien. Depuis des décennies, il est souvent désigné par des parties aux conflits pour opérer comme intermédiaire neutre dans la dernière phase de libération.

Le 20 mars dernier était conclu à Berne, en Suisse, l’accord entre les parties ayant abouti à ces libérations

Retrouver ses proches après des années de détention

Fatima Sator, porte-parole du CICR : « la joie et l’excitation parmi les groupes d’anciens détenus sont difficilement descriptibles. Aucun mot ne suffit pour rapporter les scènes de joie des familles pouvant enfin chérir leur proche après des années de séparation. »

« Maman, je serai bientôt à Sana’a ! »

Yasser ne parvenait à contenir son émotion et son excitation parlant à la fois par téléphone à sa mère et criant sa joie dans l’aéroport d’Abha en Arabie Saoudite. Son dernier coup de fil remontait à un an. « Maman ! Je suis à l’aéroport ! On embraque dans une demi-heure. Je serai bientôt à Sanaa ! »

Impatientes retrouvailles

Alors que décollait le premier vol d’Abha pour Sanaa, au Yémen, d’autres détenus dans l’aéroport s’impatientaient, heureux, comme Husain, détenu depuis 5 ans : « J’ai hâte d’embrasser le sol de ma patrie. Le Yémen est comme ma mère attentionnée. Tout le monde me manque, c’est ma maison ».

Oser à nouveau faire des projets

Assis à côté de lui, Mohammad bien que préoccupé par sa santé tire déjà des plans sur la comète. La liberté recouvrée est signe de projet. « Je veux guérir mon corps, puis, éventuellement, me marier. J’ai été détenu pendant six ans. J’ai hâte de rentrer au Yémen, retrouver ma maison et ma famille, revoir ma mère mais aussi mon père, mes frères et mes sœurs.»

Croissant-Rouge yéménite et saoudien très impliqués

Le personnel médical et les volontaires du Croissant-Rouge du Yémen (YRCS) et du Croissant-Rouge d’Arabie Saoudite ont joué un rôle essentiel lors de ces opérations de libération et de rapatriement. Ces équipes, déployées dans six aéroports, ont apporté, outre le service ambulancier, une aide précieuse aux détenus les plus faibles pour, par exemple, monter à bord des avions.

Consolider le retour à la paix

Pour, Fabrizio Carboni, directeur du CICR pour le Proche et Moyen-Orient, « cette libération consolide l’espoir de millions de personnes, l’espoir d’un avenir meilleur pour le Yémen, sans retour de la violence ».

L’opération de ce week-end est le fruit de négociations, placées sous les auspices du CICR et du bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen (OSESGY), qui s’étaient conclues à Berne, en Suisse, le 20 mars dernier.