L’année 2023 voit le 160ème anniversaire du CICR et les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Une année symbolique donc, qui devrait être un plaidoyer pour la protection des personnes contre la violence, que ce soit en temps de guerre comme en temps de paix.

La 52ème session du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies s’est ouverte lundi à Genève. A cette occasion, la présidente du CICR, Mirjana Spoljaric, a été invitée à s’y exprimer. Le CICR, gardien des Conventions de Genève qui régissent la protection des civils et des combattants capturés ou blessés en temps de conflit armé, a pu ainsi réaffirmer la pertinence du droit international humanitaire et exhorter les 196 Etats parties à respecter leurs obligations.

Ecrites, construites et proposées par le CICR, les Conventions de Genève et leurs protocoles additionnels, comme les qualifie l’éminent juriste et professeur Yves Sandoz, constituent « le noyau dur des droits de l’Homme » car applicables dans la pire des situations : la guerre.

La condition des victimes

« (…) Il est évident – comme lors de mes récentes visites en Ukraine, au Mali et en Syrie – que les conflits armés continuent de ruiner la vie de millions de personnes. En Ukraine, j’ai vu des villes dévastées, des familles déracinées et des vies brisées. Au Mali, j’ai vu des femmes et des enfants lutter pour leur survie face à une combinaison mortelle de conflits, de chocs climatiques et d’une crise alimentaire majeure. En Syrie, j’ai vu des communautés ravagées par des années de combats, souffrant à nouveau des destructions causées par le récent tremblement de terre (…). »

Des Etats repsonsables

A l’heure de la remise en cause du multilatéralisme, le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies demeure un espace d’échanges incontournable. Il permet au CICR, gardien du droit des conflits armés (ou du droit international humanitaire – il s’agit de la même chose -) de rappeler à nouveau aux Etats leurs obligations. Ainsi, la présidente du CICR a à nouveau pressé les Etats de :

« (…)

• Reconnaître vos obligations existantes en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme

• Préserver et ne ménager aucun effort pour mettre en œuvre ces lois – un consensus durement acquis et de plus en plus rare – qui nous protègent tous

• Veiller à ce que les besoins et les droits des personnes les plus marginalisées et discriminées soient pris en compte et protégés, y compris dans les situations de conflit armé et de violence

• Préserver un espace pour une action humanitaire neutre, impartiale et indépendante. Pour le CICR, c’est notre neutralité, et notre capacité conséquente à parler à toutes les parties, qui nous permet d’accéder à toutes les personnes dans le besoin (…) »

Et de conclure en replaçant le droit international humanitaire comme socle de toute activité du CICR.

Le respect du DIH, priorité politique

« (…) Mon objectif en tant que présidente du CICR est de refaire du droit international humanitaire une priorité politique pour toutes les parties aux Conventions de Genève. Parce que je crois vraiment au caractère préventif du droit international humanitaire. Elle réduit le coût humain et les souffrances causées par la violence armée. Il est de votre responsabilité d’empêcher l’escalade de la violence et de la souffrance. Chaque jour où vous parvenez à élever le respect du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’Homme, vous préservez notre humanité (…).

La 52ème session du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies s’achèvera le 4 avril prochain. Gageons que d’ici là, la cause du droit avance…