C’est un Henry Dunant très fâché que j’ai sorti de la tombe ce matin.

– Allez, M’sieur Dunant, debout ! On n’a plus que vous !

– Non mais ça va ou bien ? J’étais mort peinard tranquilou depuis 112 ans et…

– Oui ben vous reprendrez votre sieste plus tard, il y a urgence. Enfilez cet habit aux couleurs de la Croix-Rouge.

– Haaaaa la Croix-Rouge… Figurez-vous que…

– On n’a pas le temps m’sieur Dunant. Attendez, je vous aide à mettre la hotte. Oui je sais, c’est lourd, ce sont les Conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels de 1977. Voilà, c’est à offrir à tous les faiseurs et fauteurs de guerre, tous les chefs d’Etats, tous les galonnés, les immémorants armés, les délirants de la toute puissance et accessoirement, s’il vous en reste, à tous les mômes que vous croiserez histoire de les cultiver, car ils auront à faire une vie…

– 1949… 1977… Connais pas. Il a dû s’en passé des choses depuis 1910.

– Tu m’étonnes, Riton

– Il est bizarre cet uniforme de la Croix-Rouge. Un brassart aurait suffit, non ?

– Non, c’est très bien, la barbe surtout. Et puis faut qu’on puisse vous voir de loin, comme le drapeau. Bon, alors, les rennes sont à quai devant le Carlton de Genève devenu siège du CICR en 1928. Savez-vous manier les rênes ?

– Heu, je crois oui. Mais vous dites qu’il faut passer par les cheminées ? C’est que je suis un peu sujet au vertige.

– Tout ira bien m’sieur Dunant. Néanmoins, ne confondez pas cheminée et fût de canon. Allez, filez. En route pour un deuxième prix Nobel de la paix !

Joyeuses fêtes ! L’Humanitaire dans tous ses Etats se met en jachère pour quelques jours…