A Gaza, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a réalisé cet été une étude représentative afin de donner la parole aux jeunes, notamment aux 18/29 ans, qui représentent un cinquième de la population.

Après quinze ans de restrictions imposées sur la circulation des biens et des personnes, la situation économique et humanitaire ne cesse de se détériorer dans la bande de Gaza.

95,6% des interrogés considèrent que les conséquences humanitaires demeurent très lourdes au quotidien : faibles revenus, manque d’opportunités professionnelles, manque d’accès aux services de base, coupures d’électricité constantes, mauvaises conditions sanitaires et d’accès à l’eau. La peur de devoir faire face à une nouvelle série d’hostilités affecte également considérablement les jeunes Gazaouis.

50% des sondés avouent souffrir de stress, d’anxiété voire même de dépression. 34,5% soulignent les conséquences que ceci a sur la relation avec leur entourage. Faute de perspectives d’avenir, 12,4% renoncent à se marier et fonder un foyer.

L’accès aux soins de santé semble lui aussi se détériorer. 38,7% des jeunes interrogés déplorent les capacités limitées des établissements de santé. Un tiers d’entre eux ajoutent être dans l’incapacité de pouvoir se payer des soins.

Les conséquences des hostilités mais aussi du blocus

« Les guerres et le blocus ont eu un lourd impact sur tous les jeunes à Gaza, pas seulement sur moi. Comme si les guerres ne suffisaient pas, nous vivons sous blocus. C’est trop lourd à supporter », se désole Laith Rashdan, un jeune diplômé universitaire de 25 ans.

En raison des restrictions de mouvements, 39,2% déclarent avoir manqué une opportunité professionnelle en dehors de Gaza. A cause du blocus, 13% ont raté une bourse à l’étranger. Idem en matière de santé où 16% avouent n’avoir pu sortir du territoire pour bénéficier de meilleurs soins.

Comment les interrogés envisagent leur avenir à moyen terme (15 ans) ?

La situation humanitaire et économique est telle que peu d’interrogés envisagent l’avenir avec sérénité. 67,5% sont convaincus que de nouveaux cycles de violence sont à prévoir. Concernant le blocus, 47,8% ont peu d’espoir de voir la circulation des biens et des personnes s’améliorer. 33,5% n’ont aucun espoir.

S’agissant du quotidien, ils sont 43% à déclarer n’avoir aucun espoir de trouver un emploi dans les quinze années à venir.

Une estimation qui s’explique sans doute par le blocus mais également par les pénuries à répétition, notamment d’électricité. Une étude menée l’année dernière par le CICR révèle que 80% de la population de Gaza n’avait accès à l’électricité que 10 à 12 heures par jour. Un problème qui affecte la population l’hiver mais aussi l’été si ce n’est pour garantir la chaîne du froid dans le domaine de l’alimentation. 66,2% des interrogés pensent que ces coupures au quotidien continueront.

La solution est politique et engage la responsabilité des différentes autorités. Le CICR espère les voir enfin remédier aux conséquences humanitaires qui affectent depuis des décennies la population gazaouie et particulièrement la jeunesse.