La gestion des dépouilles mortelles de migrants repêchés en Méditerranée a poussé le CICR et l’INSA, groupe d’écoles publiques d’ingénieurs françaises, à développer des logiciels d’aide à l’identification des corps. L’objectif humanitaire d’une telle initiative est de pouvoir mettre fin à l’insupportable incertitude des familles dans l’attente de nouvelles de leurs proches. Ces logiciels professionnels sont proposés en OpenSource.

Après deux années de travail, CICR et INSA diffusent à partir d’aujourd’hui trois logiciels. Cette collaboration s’inscrit dans un partenariat innovant, où science et technique se mettent au service de l’humanitaire.
Objectif : aider les acteurs de terrain en charge de redonner une identité aux dizaines de milliers de migrants portés disparus en Méditerranée depuis une décennie.

Innovation et humanitaire

Initiée en 2020 et portée par la Fondation INSA, l’Alliance CICR-INSA a pour but de mettre l’expertise scientifique et technique des écoles d’ingénieurs publiques INSA au service de l’action du CICR. En 2020, plus d’un milliard de personnes vivaient dans un pays en conflit, sans compter celles qui ont fui ailleurs. Les besoins humanitaires sont immenses et multiples, et l’innovation technique cruciale pour mieux y répondre.

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Trois applications à disposition

La première étape de l’Alliance CICR-INSA est consacrée au développement de logiciels d’aides à la recherche de migrants portés disparus. Il s’agit d’être en mesure de restaurer la dignité de celles et ceux qui ont disparu et d’apporter des réponses dignes à leurs proches sur leur sort. Ce travail a été mené avec une équipe du CICR dédiée, basée à Paris et Belgrade.

Après deux années de développement logiciel effectué par des enseignants-chercheurs et des étudiantes et étudiants des INSA en collaboration étroite avec l’équipe CICR, trois applications sont disponibles à ce jour. Ce travail a impliqué une quarantaine d’étudiants et 7 enseignants-chercheurs du Groupe INSA ainsi que 6 personnels CICR.

●       DIVIDOC et DIVIMAP : deux applications mobiles de gestion de la traçabilité des corps depuis leur lieu de récupération jusqu’à leur sépulture.

●       BRSSA : application mobile outil d’aide à la vérification de la pertinence de prélèvements ADN dans le but d’identification.

En Open Source

Ces applications ont été conçues comme des biens communs ; les logiciels sont open source et mis à la disposition de tout acteur intervenant dans le processus d’identification des personnes disparues sur la route migratoire. Ces projets, ainsi que ceux en cours de développement, sont consultables sur le site de la Fondation INSA qui pilote ce programme. 37 élèves, 7 enseignants-chercheurs et 6 personnels CICR y sont impliqués

Améliorer encore la collecte des données

Au-delà de ces outils, d’autres projets sont en cours, comme celui d’une plateforme de gestion des informations sur les naufrages qui permettrait de rassembler toute information utile sur ces drames, afin d’avoir une liste des personnes concernées et informer leurs familles.

Pour Yves Arnoldy, chef de la délégation régionale du CICR en France : “La technique et l’innovation ont toujours été des alliés de l’humanitaire pour mieux répondre aux besoins des populations affectées par des crises. Le partenariat avec le Groupe INSA en est une nouvelle fois la démonstration. Ces premiers logiciels vont permettre d’améliorer la recherche des migrants portés disparus et donc d’apporter une réponse à leurs familles. D’autres projets sont en cours. Ces outils seront utiles bien au-delà de la migration, mais également dans les contextes de conflits et de catastrophes naturelles. Je remercie les étudiants et enseignants pour leur engagement.”

Pour Bertrand Raquet, président du Groupe INSA et directeur de l’INSA Toulouse : “Cette première livraison de logiciels est le fruit de l’engagement total des enseignants-chercheurs et des étudiants mobilisés sur ce projet. Ce dernier a pu être mené grâce à la confiance que les équipes du CICR nous ont accordée. Le modèle INSA porte en lui cette association entre humanités et technologies. Nous avons la volonté de nous rapprocher de grandes causes et de mobiliser notre potentiel scientifique pour contribuer à ‘réparer’ le monde. Cela peut paraître ambitieux, mais aujourd’hui, nous n’avons plus le choix.”