Le 29 mars dernier était une date singulière pour 37 familles de Gaza. Tous se sont apprêtés comme pour une fête de l’Aïd. Il s’agissait en fait de rendre visite à des proches détenus en Israël.

Deux ans qu’épouses, mères, pères et enfants attendaient ces retrouvailles en face à face.

« J’ai passé la nuit à penser au moment où je reverrai enfin mon père. J’avais prévu de lui raconter l’école, de lui parler de mes amis et de lui dire que j’étais devenu très bon au foot et aussi combien il me manquait au quotidien. » Ali, 16 ans.

Une bouffée d’oxygène pour ces familles

Depuis 1968, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) gère un programme de visites familiales pour permettre aux familles vivant en territoires occupés – Gaza, Cisjordanie, Jérusalem-Est et le Golan -, de rendre visite à leurs proches détenus dans des centres de détention israéliens.

Au cours des deux dernières années, en raison des restrictions liées au Covid-19, le CICR n’avait pas pu faciliter ces visites familiales.

« Quand j’ai su que j’allais enfin revoir mon fils, je suis restée éveillée toute la nuit en pensant à lui », raconte Seniora, une mère de 70 ans.

Un périple qui commence aux aurores

3 heures du matin, c’est le départ de Rafah, au sud de la bande de Gaza. Puis, vient la traversée du point de passage d’Erez, au nord de Gaza avant d’atteindre enfin la destination finale : la prison de Nafha vers 8h30.

« On n’a pas pu s’empêcher de s’envoyer des bisous à travers la vitre pendant toute la durée de ma visite », raconte Seniora.

« Quand j’ai vu mon fils après cette longue attente, j’avais envie de briser la vitre qui nous séparait. J’avais tellement envie de le serrer dans mes bras », raconte Amal, une autre mère.

A la fin de la visite, les familles sont remontées dans le bus direction Gaza. Le voyage fut certes court mais fort en émotions. Une chose est sure, ils sont impatients de pouvoir les retrouver à nouveau.

« Nous tenons à remercier du fond du cœur tous ceux qui ont participé à rendre ces visites possibles et, dans le cadre de notre rôle d’intermédiaire neutre, nous sommes heureux de faciliter cette première visite après deux ans », a déclaré Mirjam Lea Mueller, chef de la sous-délégation du CICR à Gaza.

En souvenir de cette visite, voici quelques photos des familles et des équipes du CICR durant ce voyage.