À l’approche du Forum international d’examen des migrations 2022, nous* appelons les États à prendre des engagements concrets et à s’engager à agir, à mobiliser les efforts, à sauver des vies et à empêcher les migrants de disparaître.

Des milliers de migrants sont portés disparus ou périssent chaque année le long des routes migratoires. En 2018, les États Membres des Nations Unies se sont engagés, en adoptant le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, à « sauver des vies et [à] mettre en place une action internationale coordonnée pour retrouver les migrants disparus ».

Quatre ans et plus de 15 000 décès documentés plus tard, il n’est plus possible de reporter encore les mesures requises pour remédier efficacement à cette tragédie humaine qui se joue sous nos yeux.

En notre qualité de responsables du Comité exécutif du Réseau des Nations Unies sur les migrations, du Comité international de la Croix-Rouge, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix‑Rouge et du Croissant-Rouge et de la Commission internationale pour les personnes disparues, nous engageons les États à assumer de toute urgence la responsabilité collective qui leur incombe de sauver des vies, d’empêcher que des migrants ne périssent ou disparaissent le long des routes migratoires, de rechercher et d’identifier ceux qui sont portés disparus, et de venir en aide à leurs familles. Cette responsabilité est conforme aux dispositions du Pacte mondial sur les migrations, notamment les objectifs 8 (sauver des vies), 5 (filières de migration régulière), 7 (réduire les facteurs de vulnérabilité liés aux migrations) et 23 (renforcer la coopération internationale), ainsi qu’aux obligations pertinentes découlant du droit international

Dans un monde où les politiques migratoires n’ont jamais été aussi restrictives, et alors que les voies de migration sûres et régulières demeurent hors de portée d’un trop grand nombre de candidats à la migration, y compris dans le contexte de la pandémie de Covid-19, de nombreuses personnes, qu’elles aspirent à un regroupement familial, à un travail décent, à la dignité ou à de meilleures possibilités, ou qu’elles soient contraintes de partir en raison de catastrophes et de situations précaires, n’ont guère d’autre choix que d’opter pour la migration irrégulière le long d’itinéraires plus risqués et sont souvent obligées de faire appel à des passeurs pour faciliter leur voyage. Les conséquences de cette situation sautent aux yeux : la mer Méditerranée, l’océan Atlantique, la mer d’Andaman, le désert du Sahara ou encore les couloirs de migration dans les Amériques sont désormais bien trop souvent le théâtre de la mort et de la disparition de migrants.

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Ces huit dernières années, plus de 47 000 personnes ont péri le long de ces routes et d’autres encore dans le monde. À cela s’ajoutent les nombreux autres décès qui ne sont jamais enregistrés. Qui plus est, ce chiffre ne tient pas compte des milliers de migrants qui sont portés disparus chaque année faute de parvenir à établir un contact avec leur famille — qu’il s’agisse de victimes de disparitions forcées, de personnes en détention ou en détresse, de migrants qui se cachent par crainte d’être arrêtés ou expulsés, d’enfants non accompagnés ou séparés de leur famille, ou encore de personnes gravement blessées.

Bien souvent, la disparition d’une personne le long d’une route migratoire entraîne… lire la suite

* Déclaration conjointe du Comité international de la Croix-Rouge, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, du Réseau des Nations Unies sur les migrations et de la Commission internationale pour les personnes disparues.