C’est la saison de la récolte des olives en Cisjordanie. Moment crucial de l’année : de l’oléoculture dépendent les ressources de quelque 100 000 familles palestiniennes. Dans ce contexte, le CICR fait en sorte que la récolte se déroule dans de bonnes conditions.
Le CICR vient de lancer un appel pour que les paysans puissent bénéficier durant les deux mois de récolte des olives d’un accès sûr à leurs terres, particulièrement celles situées à proximité de certaines colonies ou de l’autre côté de la barrière.
Près de 10 000 oliviers détruits
Selon le CICR, au cours de l’année écoulée, plus de 9 300 oliviers ont été détruits en Cisjordanie. Résultat : la situation déjà difficile s’aggrave pour les oléoculteurs dont beaucoup doivent, pour pouvoir travailler, disposer de permis spéciaux.
« Depuis des années, le CICR observe au moment de la récolte, un pic de violence de la part des colons israéliens résidant dans certaines colonies et avant-postes de Cisjordanie contre les agriculteurs palestiniens et leurs biens », explique Els Debuf, cheffe de la mission du CICR à Jérusalem. « Ils subissent également harcèlement et violence visant à entraver la récolte, sans parler de la destruction du matériel agricole, ou de l’arrachage et de l’incendie des oliviers. C’est une préoccupation importante que nous continuons de partager avec les autorités en charge. »
Mauvaise récolte l’an passé
Le CICR en Cisjordanie surveille de près à la fois les restrictions d’accès et les foyers de violence. Il travaille également avec les autorités israéliennes avec l’espoir que la récolte, qui devrait durer jusqu’en novembre, soit sûre et réussie. A cette situation s’ajoute le changement climatique. La récolte 2020 a été exceptionnellement mauvaise, avec une baisse de rendement de plus de 55%. En cause, la fructification alternée « saison et hors saison », associée à des précipitations inégales et des températures extrêmes pendant le cycle de croissance.
Soutenir les oléiculteurs
Le CICR soutient les agriculteurs palestiniens dont les oliveraies sont situées près de la barrière de Cisjordanie ou à proximité des colonies et des avant-postes tout au long de la saison, pour les aider à se rendre dans leurs plantations en toute sécurité et à temps. Il recherche aussi des solutions pour rendre un cycle oléicole pérenne en fournissant, par exemple, des pièges écologiques contre les mouches s’attaquant aux fruits. Il reste malgré tout encore beaucoup à faire.
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