Durant la guerre de Corée (1950-1953), le Comité international de la Croix-Rouge se préoccupe du sort des centaines de milliers de soldats capturés de part et d’autre des lignes de front. Durant ce conflit, la troisième Convention de Genève, faisant obligation aux parties au conflit de traiter humainement les prisonniers de guerre, quelques années après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, va être à nouveau mise à l’épreuve.

Il y a soixante-dix ans, la guerre de Corée fait rage (1950-1953). La péninsule coréenne, occupée par le Japon depuis 1910 se retrouve, après la reddition de l’Empire du Soleil Levant en 1945, livrée aux appétits de la Chine. Soutenue par l’URSS, l’Empire du Milieu lance offensives sur offensives depuis le nord du pays à partir de juin 1950.

La Chine se heurte aux forces coalisées des Nations unies conduites par les Etats-Unis. En 1953, après une guerre d’une sauvagerie inouïe, la Corée est coupée en deux donnant naissance, de part et d’autre du 38ème parallèle, à deux Etats : la Corée du Nord communiste et la Corée du Sud pro-américaine.

Une guerre impitoyable

Le bilan de ces trois années de conflit est effroyable. On estime à deux millions de civils tués et trois millions de réfugiés. A cela s’ajoutent 800 000 soldats tués parmi les forces coréennes, Nord et Sud confondus et 57 000 morts côté Nations unies. La péninsule coréenne est entièrement dévastée. Des millions de mines antipersonnel jonchent les abords de la ligne de partage suivant le 38ème parallèle. La capitale de la Corée du Sud, Séoul est détruite à 70 %.

Le CICR se concentre sur le prisonniers

Pour le CICR, au bord de la faillite au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, il s’agit de la première opération d’envergure.

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Selon lui, la priorité doit être donnée à la protection des soldats capturés de part et d’autre. Un instrument juridique existe depuis 1929 : la troisième Convention de Genève sur le sort des prisonniers de guerre (*).

Obligation de protéger les prisonniers de guerre

La troisième Convention exige que les prisonniers de guerre soient traités avec humanité. Ceci expose clairement l’obligation de mise en place de services de rétablissement des liens familiaux, l’interdiction de la torture et de traitements inhumains ou dégradant ainsi que d’actes de violence.

La troisième Convention de Genève prévoit également l’obligation de nourrir, vêtir, soigner si besoin, correctement les prisonniers. Elle autorise également le CICR et d’autres organisations humanitaires impartiales à exercer des services humanitaires au nom des détenus, de les enregistrer et de demander des comptes aux autorités détentrices. Durant la guerre de Corée, le CICR a ainsi pu effectuer des visites, des entretiens sans témoin avec les détenus, établir des rapports sur les conditions de détention à travers un dialogue bilatéral et confidentiel avec les parties au conflit.

(*) Pour mémoire, la révision des Conventions de Genève ainsi que la création de la quatrième portant sur le sort des civils dans les conflits armés internationaux remontent à 1949.

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