L’initiative du Comité international de la Croix-Rouge pour mettre en lumière les « soins de santé en danger* » fête ses dix ans. « On ne tire pas sur l’ambulance ». Une évidence ! Et pourtant.

Portée en 2011 par la XXXIème Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, l’initiative « Les soins de santé en danger » tente depuis 10 ans de mobiliser contre la violence exercée sur les blessés et malades, les services et personnels de santé, les structures médicales ainsi que les transports sanitaires.

En dix ans, les attaques, intimidations ou entraves à la mission médicale n’ont pas cessé. La plupart des conflits, allant du Yémen à la République démocratique du Congo, de l’Afghanistan au Nigéria, de la Syrie à l’Ethiopie, continuent de tragiquement l’illustrer.

Cette réalité viole le principe faîtier de l’action et du droit international humanitaire : le principe d’Humanité.

En 2018, le Conseil international des infirmières relevait que 167 personnels avaient été tués et 700 autres blessés lors de missions de secours. Ces chiffres – alarmants – concernaient 23 Etats affectés par un conflit armé ou une autre situation de violence.

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Rien ne peut justifier la violence contre les soignants

« Même lorsque l’on se bat, on ne fait pas n’importe quoi », « même la guerre a des limites ! »

Au-delà des slogans, c’est bien de violations graves du droit international humanitaire dont il est question lorsque l’on s’attaque à des soignants, lorsque l’on entrave la marche des secours, lorsque l’on cible un hôpital. Tout comme le malade ou le blessé, celui qui œuvre à son chevet doit être respecté en tout temps et en toute circonstances.

Aux combattants et à leurs donneurs d’ordre de se responsabiliser. Dans cette optique et à travers les travaux des « soins de santé en danger », plusieurs recommandations ont été adressées aux Etats mais aussi aux groupes armés. Par exemple, l’incorporation de la protection des soins de santé dans les opérations de combats.

Les organisations internationales de santé mobilisées

Côté soignants, le CICR mise sur une meilleure préparation des personnels, structures, services ambulanciers et pré-hospitaliers. A cela s’est ajoutée l’adoption en 2015 de « principes éthiques relatifs à la fourniture de soins de santé en période de conflit armé et dans d’autres situations d’urgence ».

Une plateforme réunit désormais autour du respect de la mission médicale l’Association médicale mondiale (AMM), le Comité international de médecine militaire (CIMM), le Conseil international des infirmières (CII) et la Fédération internationale pharmaceutique (FIP), soit au total plus de 30 millions de professionnels civils ou militaires.

Découvrez le site « soins de santé en danger » édité en cinq langues.

* Health Care in Danger en anglais