Jamais le Conseil national de la mission médicale en Colombie n’avait enregistré un nombre d’attaques aussi important depuis 24 ans. Pour favoriser le respect des soins de santé, le CICR, la Croix-Rouge colombienne, la Croix-Rouge norvégienne, avec le soutien du ministère de la santé colombien, ont décidé de s’unir autour d’une campagne de sensibilisation renversante appelée « El mundo está al revés » que l’on pourrait traduire par « C’est le monde à l’envers ».
Une minute de clip, diffusée intégralement « à l’envers » et composée de différents témoignages de soignants qui expliquent en toute simplicité l’essence même de leur métier : la volonté de sauver la vie des autres. Mais pour cela, faut-il qu’ils puissent eux aussi rester en vie.
« C’est le monde est à l’envers » montre la réalité contradictoire que nous vivons en Colombie et dans de nombreux autres pays du monde. La mission médicale, qui a le rôle fondamental de sauver des vies et qui devrait être respectée et protégée en raison de ce travail, est attaquée et agressée. Dans le contexte actuel de la pandémie, de nombreux médecins et infirmières ont été menacés, stigmatisés et discriminés et cela ne devrait pas se produire, c’est comme si d’un moment à l’autre, les valeurs de respect qui sous-tendent une société avaient été inversées, d’où le nom « C’est le monde est à l’envers« . Mateo Jaramillo, coordinateur de communication à la délégation du CICR en Colombie.
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« On ne tire pas sur l’ambulance »
Au regard du droit international humanitaire, les attaques perpétrées contre des structures médicales, des véhicules sanitaires et des personnels de santé sont formellement prohibées. C’est inscrit dans la première Convention de Genève, art. 24-25, et encore tellement d’actualité.
Les soins de santé en danger, une question de vie ou de mort
Depuis 2011, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a décidé d’intensifier ses efforts pour combattre la violence à l’encontre des soins de santé. Plusieurs campagnes de sensibilisation ont depuis vu le jour.
En 2012 sortait ce clip de sensibilisation qui prend place dans un conflit et met en parallèle le quotidien d’un combattant avec celui d’un soignant rappelant que ce dernier, pour exercer son métier, n’est pas armé, ni escorté par quiconque :
En 2018, dans un registre davantage émotionnel sortait le clip « Ce père pourra-t-il sauver sa fille ? ». Ici, l’empathie est de mise. Pendant près de deux haletantes minutes, le spectateur se met dans la position de ce père avant de découvrir que l’hôpital qu’il tentait de rejoindre a été détruit et de terminer sur ce message aussi laconique que puissant : Pas d’hôpital, pas d’espoir.
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