Les deux attaques à Dikwa et Maiduguri, respectivement les 20 et 23 février derniers, marquent une nouvelle étape dans la dégradation de la sécurité dans l’Etat de Borno au nord-est du Nigéria. Les combats ont fait de nombreuses victimes. Parmi elles, des civils pris entre deux feux.

Au cours des cinq derniers jours, l’équipe chirurgicale du CICR à Maiduguri a reçu et soigné au total 17 blessés lourds. Quatre d’entre eux avaient été évacués par avion sanitaire de Dikwa vers l’hôpital de Maiduguri. Le 23 février, cette fois dans la capitale de l’Etat de Borno, une attaque faisait nombre de blessés, dont 13 parmi les plus graves ont été pris en charge par l’équipe chirurgicale du CICR pour des interventions d’urgences vitales.

Conséquences humanitaires de la violence

« Pour qui n’est pas sur place, il est difficile de se rendre compte du niveau de violence subi par les populations », déplore Tahmineh Janghorban, chef de la sous-délégation du CICR à Maiduguri. « La violence affecte non seulement leurs moyens de subsistance et l’accès aux soins de santé ou à d’autres services de base, mais a aussi des conséquences sur la santé mentale. Ce traumatisme peut durer des années, parfois même longtemps après la fin du conflit. »

Pour le CICR, ces attaques sont une nouvelle et tragique illustration de la nature imprévisible et hautement volatile du conflit au Nigéria. D’où l’importance que tous les protagonistes de la violence respectent un accès sûr et fiable aux soins médicaux, en particulier les urgences mais aussi pour tous les malades. Au Nigéria, que ce soit à Maiduguri ou dans d’autres villes, pouvoir se rendre à l’hôpital est un défi en raison des risques prégnants d’embuscades.