Le photojournaliste Benoît Schaeffer est mort samedi, chez lui, des suites d’une longue maladie. Il venait d’avoir 59 ans.

Ben avait commencé sa carrière en 1982 par un reportage sur la guerre du Liban, pays dans lequel il séjournait depuis 1973. Personnage singulier (*), d’une humanité à la hauteur de sa grande gueule et de sa gentillesse, il a accompagné le CICR dans plusieurs contextes, en Irak au moment de la chute de Bagdad en 2003, en Somalie en 2007 ou encore en Libye en 2011. La cause humanitaire a toujours collé à ses engagement et indignation, des demandeurs d’asile en France au travail d’identification des dépouilles des charniers de Srebrenica.

Celles et ceux qui l’ont connu le pleurent aujourd’hui. Ben n’est plus, qui l’eût cru ? Je pensais que la mort l’avait oubliée… 9 années sont passées pourtant après que le foutu crabe ait été repéré pour la première fois. Benoît couvrait alors le conflit en Libye.

Depuis deux ans, malgré la maladie, il avait intégré le jury du Visa d’Or humanitaire du CICR. Son avis était toujours précieux. Ben était un photographe de l’humain, toujours du côté des victimes.

Les jurys 2019 et 2020 du Visa d’Or humanitaire du CICR.

Une grosse pensée à Yannick, sa jeune mariée, sa maman, ses proches et ses potes… Ciao le Ben et merci d’être venu !

Voici une galerie donnant un petit aperçu de son grand talent (ses principaux travaux sont à voir sur son site).

En 2009, Ben avait participé à une petite série que je bricolais sur le blog balbutiant, « L’Humanité en guerre ». Un invité commentait une photo d’archives du CICR.

(*) Benoît était borgne. Un accident de jeu quand il avait 11 ans. Il consacra un étonnant travail à son changement d’oeil, entre documentaire et savants selfies ! : Mon oeil, un métier d’art.