En cette journée mondiale de l’enfance, voici un court éclairage sur l’une des préoccupations majeures du CICR, le sort de ceux que l’on résume sous le nom d’enfants soldats.

Le nombre d’enfants combattants à travers le monde n’est pas connu. Personne ne sait… Dans beaucoup de conflits armés, des gamins prennent les armes tandis que d’autres sont utilisés comme espions, porteurs ou encore esclaves sexuels. Quels que soient leurs rôles que leur ordonnent leurs chefs et bourreaux, qu’ils soient ou non recrutés de force, ces enfants sont séparés de leur famille, privés d’éducation. Ils sont de surcroît exposés à être emprisonnés, blessés ou tués.

A l’école, pas à la guerre !

Les enfants doivent aller à l’école et non à la guerre. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le droit !

L’enfant est un aubaine pour les recruteurs. Il est influençable, dociles. Il est moins susceptible de fuir. Il est un espion et un messager discret. Et puis il est bien moins coûteux à entretenir qu’un adulte…

A quel âge n’est-on plus un enfant ?

Le droit international humanitaire interdit expressément les forces et groupes armés, nationales ou non étatiques de recruter en dessous de 15 ans.

Les Protocoles additionnels de 1977 des Conventions de Genève ont été les premiers traités internationaux à tenter de poser un cadre juridique autour de ce fléau. Non seulement ils interdisent le recrutement d’enfants de moins de 15 ans mais proscrivent leur participation directe aux hostilités. Dans les conflits armés internationaux, le Protocole additionnel I prévoit que les États qui recrutent des jeunes âgés de 15 à 18 ans doivent accorder la priorité aux plus âgés.

Relever l’âge à 18 ans

La Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant de 1989, quasi universellement ratifiée, établit, elle aussi, l’âge minimal à 15 ans. Mais le premier Protocole (facultatif) à la Convention, adopté en mai 2000, pousse à ce que cet âge soit relevé à 18 ans. Ce qu’encouragent les ONG évidement aussi le CICR.

Prévenir le recrutement d’enfants

Si le principe d’impartialité prévaut en faveur de toutes les victimes des conflits armés le CICR porte une attention toute particulière aux enfants.

Face aux enfants enrôlés par des forces armées nationales ou des groupes armés, le CICR tente d’agir en amont et pendant le conflit pour éviter le recrutement en promouvant auprès des autorités la ratification des traités applicables et l’adoption de lois d’applications pertinentes. L’institution travaille également à affranchir les enfants et les protéger lorsque ceux-ci sont détenus en œuvrant par exemple pour qu’ils soient séparés des adultes. Lors de la démobilisation, le CICR essaiera de favoriser leur réinsertion, le retour à la vie « civile ». Et durant ces années de guerre et de paix les équipes sur le terrain travailleront à tenter de réunir les enfants avec leur famille. Travail de recherche, travail de fourmi.

En 2018 Les Editions Glénat publiaient « L’envers des nuages », une BD traitant du destin d’un enfant soldat suivie d’un dossier pédagogique. Ce projet, soutenu par la délégation régional du CICR en France, est signé pour les dessins, Rafael Ortiz et pour le texte, Frédéric Richaud.