Voici plus d’un mois que le conflit du Haut-Karabakh connaît un terrible regain de violences. La recrudescence des combats entre les parties sont à l’origine de morts et de blessés civils ainsi que du déplacement brutal de milliers de personnes. Présent depuis 1992 dans la région, le CICR est très engagé sur le terrain à travers ses équipes basées à Bakou en Azerbaïdjan, à Erevan en Arménie et à Stepanakaert au Haut-Karabakh.

Tout faire pour assister toutes les victimes

Les mouvements sur le terrain demeurent difficiles tant la sécurité des déplacements et l’étroitesse de l’espace humanitaire demeurent sujets à caution. Pour autant, l’Institution en coordination avec les branches locales de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge tente d’assister les plus vulnérables dont de nombreux enfants, qui se terrent dans les sous-sols de leur maison détruite ou se regroupent, sans abris parfois dans des forêts se pensant en sécurité.

Fournir des moyens essentiels de survie et une assistance alimentaire demeurent les priorités.

Le CICR et la gestion des dépouilles mortelles

Au-delà de ces opérations et de ses appels répétés aux parties de faire la distinction entre combattants et non-combattants, d’épargner les civils et de ne pas cibler des quartiers densément peuplés, le CICR a proposé ses services concernant les dépouilles. C’est ainsi qu’en tant qu’intermédiaire neutre selon le mandat que lui confie les Etats à travers les Conventions de Genève, le CICR a opéré le 29 octobre dernier au transfert de dépouilles à travers la frontière internationale entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.

L’accord prévoyait également le transfert de deux civils détenus en relation avec le conflit. Avec l’assistance du CICR, une femme âgée a été rapatriée d’Azerbaïdjan en Arménie via la Géorgie. Il a été considéré que le second civil, un homme âgé, n’était pas en état de voyager pour le moment.

Faire que les parties s’entendent pour raisons humanitaires

« Même dans les conflits les plus meurtriers, le CICR, qui possède une longue expérience en tant qu’intermédiaire neutre, constate comment des objectifs humanitaires communs peuvent aider des parties adverses à trouver un terrain d’entente, que ce soit pour le transfert ou le rapatriement de prisonniers, l’évacuation de blessés, la conduite d’activités humanitaires à travers les lignes de front, ou la restitution de dépouilles dans le respect et la dignité », explique Martin Schüepp, directeur régional du CICR pour l’Europe et l’Asie. « Inhumer un mari, un père ou un fils est essentiel pour qu’une famille puisse faire son deuil. »

La restitution des corps a eu lieu en coordination avec les coprésidents du Groupe de Minsk et le représentant personnel du président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Au titre du droit international humanitaire, les parties à un conflit doivent s’efforcer de faciliter la restitution des corps des combattants tués, à la demande de la partie à laquelle ils appartenaient ou des familles.

Le CICR, à disposition pour poursuivre ces opérations

« Les opérations de cette nature revêtent une immense importance pour les familles concernées. Si la dépouille de l’être cher ne leur est pas restituée, la douleur de l’incertitude s’ajoute à celle de la perte. Ne pas savoir ce qu’il est advenu d’un proche ni où il se trouve est une expérience atroce » poursuit Martin Schüepp.

« Nous espérons que cette opération permettra aux familles de trouver un peu d’apaisement. Elles pourront faire leurs adieux à leurs proches en leur donnant une sépulture digne et conforme à leurs traditions. Le CICR est prêt à participer à des opérations similaires si les parties conviennent qu’elles devraient avoir lieu. »