Bombardement de station d’épuration, cyberattaque sur une centrale électrique, lorsque les combats ont lieu dans les villes, les services de base fonctionnent souvent au ralenti, voire plus du tout. Les hôpitaux sont alors à l’arrêt ou en fonctionnement partiel. Faute d’un assainissement de l’eau, certaines maladies, comme le choléra, se répandent parmi les habitants.
Pour fuir les combats et les épidémies, les populations se massent dans des camps de déplacés, mis sur pied dans l’urgence. Tout le système de distribution d’eau et d’électricité est alors à créer.
Dans les lieux de détention, qui peuvent être saturés en période de conflit, l’accès à l’eau et à des conditions d’hygiène de base n’est pas toujours garanti. Les conséquences sur la santé des détenus peuvent être désastreuses, sur le court comme sur le long terme.
Pour éviter que de telle situations ne perdurent, le CICR a créé, il y a une quarantaine d’années, une unité appelée « WatHab ». Exemple du travail accompli par l’unité « WatHab » en République Centrafricaine et à Gaza :
RCA : après 14 années d’eau polluée, le retour de l’eau potable
En 2018, dans le village de Garga Zalo, à 600 km de Bangui, les habitants n’avaient accès qu’à deux sources d’eau naturelles mais très polluées. Les plus jeunes enfants du village n’avaient même jamais connu l’eau potable puisque depuis 14 années, le forage était en panne.
C’est dans le cadre d’une simple évaluation des besoins que l’équipe WatHab du CICR s’est rendue compte qu’il suffisait de changer quelques pièces pour remettre le forage en état de fonctionnement. Ce jour-là, grâce à une petite intervention, les 554 habitants du village, en grande majorité des personnes revenues dans leur village après l’avoir fui pendant le conflit, ont vu leur quotidien bouleversé.
Gaza : la crise de l’eau passée sous silence
Près de 97 % de l’eau courante est impropre à la consommation humaine. Plus alarmant encore, plus d’un quart des maladies signalées à Gaza sont dues à la mauvaise qualité de l’eau et au manque d’accès à cette ressource. En cause, la pollution des eaux usées mais aussi un très haut niveau de salinité, ce qui rend l’agriculture difficilement fertile et la vie quotidienne, très rude. Certains Gazaouis dépensent jusqu’à un tiers de leurs revenus pour avoir accès à une eau potable.
A Rafah, l’approvisionnement en électricité étant limité, la station de traitement des eaux usées ne peut fonctionner à plein régime. Une des canalisations fuit et ne peut être réparée par manque de pièces de rechange. Les restrictions sévères imposées à l’importation de marchandises à Gaza compromettent le bon fonctionnement des infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement.
Pour améliorer le traitement des eaux usées, l’équipe WatHab du CICR soutient les services des eaux de Gaza en participant à réparer les infrastructures essentielles. Côté agriculture, des projets de récupération des eaux de pluie ont été mis en place. Des semences, plus résistantes à la salinité et moins gourmandes en eau, sont également distribuées.
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Rappel du droit :
« Il est interdit d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de mettre hors d’usage des biens indispensables à la survie de la population civile, comme (..) les installations et réserves d’eau potable »
Article 54 – Protocole additionnel I aux Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la protection des victimes de conflits armés internationaux, 8 juin 1977.
L’eau est une substance nécessaire pour ma vie de la personne humaine. Les parties à un conflit armé doivent éviter d’attaquer les installation d’eau. Et cela, en respectant les règles du droit international humanitaire. Le CICR étant l’organisation qui a responsabilité de vulgariser les convention de geneve et les protocoles additionnels devra continuer, sans cesser à faire ce travail purement humanitaire.