Pourquoi chaque 12 mai est la Journée internationale des infirmières ? Tout simplement parce la patronne des infirmières est née un 12 mai. Pareil pour le 8 mai, journée internationale de la Croix-Rouge, en hommage à la date de naissance de Henry Dunant, fondateur de la Croix-Rouge, né le 8 mai 1828.

Florence Nightingale (1820 – 1910) n’est pas uniquement «The Lady with the Lamp » dans le poème de Longfellow allant, de nuit, de malades en malades consoler leur état. Son temps en fit une icône romantique mais elle demeure avant tout une militante à qui l’on doit l’invention des soins infirmiers modernes. Florence Nightingale a révolutionné la santé publique en praticienne engagée. D’abord dans des hôpitaux de Grande-Bretagne puis en Crimée durant la guerre opposant une coalition anglo-franco-sardo-ottomane à la Russie (1853-1856).

Entre santé publique et secours aux blessés

Issue d’une riche famille de la haute société britannique, ses parents ne voient pas d’un très bon œil la passion de Florence pour les hôpitaux (où l’on ne soigne que les pauvres). Ils souhaitent la marier, mais là n’est ni son souci, ni sa priorité. En 1852, face à la volonté farouche de leur fille, ils se résignent et acceptent qu’elle aille à Paris en stages hospitaliers. Elle a alors 32 ans.

En 1854, de retour en Angleterre, elle constitue un « bataillon sanitaire » d’une quarantaine de femmes pour partir en Crimée travailler dans les hôpitaux de campagne. L’autorisation lui est donnée du bout des lèvres. Mais de cette aventure naîtra la légende Nightingale.

Statistiques et balbutiements de l’épidémiologie

Femme de terrain, sans aucun doute, mais femme de science également. Douée dès son plus jeune âge pour les mathématiques, elle est l’une des pionnières de la statistique médicale. Sa passion pour les voyages (elle est née en voyage à Florence, d’où son prénom !), Europe, Proche-Orient, Egypte, Etats-Unis est autant d’occasion pour faire un crochet par les hôpitaux, afin d’observer leur organisation.

En Crimée, déjà, elle se passionnait pour la statistique, convaincue que celle-ci contribuerait à une meilleure compréhension de la maladie et donc à l’amélioration de la prévention et des soins. Les travaux de Florence Nightingale appartiennent aujourd’hui à l’histoire de l’épidémiologie.

L’hygiène sera son cheval de bataille. Assainir, aérer, gérer flux et sanies… Elle publiera ses observations puis nombre d’articles et d’ouvrages de vulgarisation pour essaimer le plus loin possible, faisant des émules partout dans le monde, de Henry Dunant avant la Croix-Rouge à Clara Barton, « la Florence Nightingale américaine » qui s’illustra durant la guerre de Sécession.

Militante féministe

On l’oublie souvent, mais Florence Nightingale fut également une militante féministe et une ardente adversaire de la prostitution en Grande-Bretagne.

Aujourd’hui et depuis 1912, elle demeure le nom d’une médaille, plus haute distinction qu’un infirmier.e peut recevoir pour récompenser une carrière exceptionnelle : la mandorle de « la dame à la lampe ». Elle est décernée tous les deux ans par le CICR et honore des personnels de santé de tous les continents.