Une soixantaine d’années avant Henry Dunant, Francisco Goya, l’un des plus grands génies de la peinture, lançait en images un appel à l’Humanité digne de ce que fit Dunant dans son « Souvenir de Solférino ».

Un terrible témoignage sur les victimes de la guerre

Francisco Goya, né en Aragon en 1746 et mort en 1828 à Bordeaux – l’année où Dunant vit le jour – a livré une oeuvre méconnue, un terrible témoignage de la guerre d’indépendance espagnole (1808-1814), « Les désastres de la guerre », poignante et obsessionnelle série de 82 gravures.

Cette guerre opposa sans merci les partisans de Napoléon 1er, censé incarner « Les Lumières » et la Révolution française, aux défenseurs de la monarchie espagnole. « Les désastres de la guerre » est une œuvre de maturité – Goya à la soixantaine – ; celle d’un homme déchiré, désespéré, traumatisé, qui plus est reclu dans une surdité complète à la suite d’une méningite contractée en 1792.

Le Dr. Paul Bouvier, conseiller CICR et spécialiste de l’éthique médicale a consacré un travail particulier à l’œuvre de « Goya, l’humanitaire » ; travail publié en 2013 dans la Revue internationale de la Croix-Rouge sous le titre : Yo lo vi, je l’ai vu