La gestion de crise passe aussi par la confiance que la population accorde à ceux qui en ont la responsabilité. Une crise est souvent synonyme d’urgence et qui dit urgence renvoie à une autorité ; autorité dans la prise de décision, dans le choix, dans la méthode et dans l’information, souvent vitale. L’autorité revêt plusieurs visages. Elle peut être morale ou religieuse.

Chefs religieux, devenus agents de prévention

A Gaza, le ramadan comme partout dans le monde est fort singulier cette année. La pandémie Covid-19 a sensiblement modifié la donne. Les chefs religieux se sont transformés en agents indispensables de prévention. Ils veillent à ce que les fidèles se conforment aux gestes barrières et particulièrement la distanciation physique durant toute la période du ramadan.

Bien que les mosquées soient fermées, limitation des rassemblements oblige, nombre de chefs religieux et communautaires respectés utilisent média et réseaux sociaux pour exercer leur office. Les organisations confessionnelles jouent un rôle vital pour garder les gens unis dans leur communauté, d’autant plus lorsque prévalent des temps incertains. Cela est particulièrement vrai lors des conflits armés où chacun se retrouve dans des situations de survie et de défis quotidiens.

Ne pas stigmatiser les personnes infectées

Face au Covid-19, imams et chefs communautaires ont relayé les informations de base sur la pandémie et les moyens de la prévenir. Ils ont aussi insisté sur la nécessité d’éviter la stigmatisation des personnes infectées par le virus.

Depuis le mois de mars, le CICR à Gaza travaille avec ces personnes d’influence afin que la lutte contre la stigmatisation soit dans leurs discours. L’institution a ainsi des relais influents de diffusion de l’information.

A travers sermons et prédications, incluant les principaux messages de prévention sanitaire de la pandémie, chefs religieux et communautaires sont devenus -via la télévision, la radio ou les réseaux sociaux- des maillons essentiels de la gestion de la crise.

Maintenir un dialogue constructif avec tous les milieux religieux et communautaires, ce que fait le CICR depuis très longtemps dans des contextes de crises majeures, permet d’actionner des leviers souvent nécessaires à l’action humanitaire, en temps de guerre surtout, quand vient s’ajouter à la tragédie celle d’une pandémie ou de tout autre fléau.