Idlib, au nord-ouest de la Syrie a vu et voit encore la plus importante vague de déplacements de population depuis le début de la guerre en 2011. Des centaines de milliers de civils abandonnés à leur sort, dénués de tout, tentent de fuir les combats, de trouver un peu de sécurité, de rejoindre un improbable abri.

« L’hiver est très rigoureux ; les gens se retrouvent pris au piège, coupés de tout, et n’ont plus de quoi survivre. C’est totalement inacceptable ».

Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient.

Dans la région d’Idlib, on meurt des combats, mais aussi de l’absence de soin. On y meurt aussi de faim et de froid. Nombre de personnes ont perdu la vie alors qu’elles auraient pu être sauvées si l’accès humanitaire avait été respecté et garanti. Ces féroces hostilités ont pour principales conséquences l’entrave aux soins de santé, l’altération des moyens et conditions de vie et bien entendu la limitation des déplacements : se terrer, seule alternative pour ceux qui n’ont pu fuir.

« Nous demandons instamment à toutes les parties concernées d’autoriser les civils à se réfugier dans un lieu sûr, soit à l’intérieur des zones qu’elles contrôlent, soit par-delà les lignes de front. Il en va de leur vie, de leur dignité, de leur santé et de leur bien-être ».

Fabrizio Carboni

Malades, personnes âgées, handicapés sont les plus durement touchés. Au manque de tout s’ajoutent le froid, l’humidité et la neige. La situation est critique pour les enfants en bas-âge où malnutrition et carences, si elles ne les tuent pas avant, les exposeront à des problèmes médicaux à vie.

Le droit international humanitaire oblige toute partie à un conflit à faire la distinction entre combattants et non-combattants

Au CICR de rappeler que lorsque des civils sont contraints de fuir, toutes les mesures possibles doivent être prises par les parties au conflit pour éviter que soient dispersés les membres d’une même famille ou encore garantir aux déplacés des conditions dignes d’hébergement, d’hygiène, de sécurité, de santé et d’alimentation.

Le droit international humanitaire stipule également que toute attaque directe à l’encontre des civils et des biens de caractère civil ; hôpitaux, marchés ou encore écoles ne sauraient être pris pour cible. Les attaques indiscriminées étant interdites, le ciblage par quelqu’arme que ce soit ne peut être réalisé à l’aveugle dans des zones peuplées.

Les combats à Idlib se poursuivent, les lignes de front ne cessent de bouger, rendant difficile, risqué, voire impossible le travail des volontaires humanitaires et l’accès aux populations. Malgré tout, le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien demeurent prêts à intensifier leurs opérations. Les parties au conflit se doivent de garantir accès et sécurité afin que les équipes puissent répondre le plus efficacement possible aux besoins des victimes de part et d’autre des lignes de front.