Grande tristesse d’avoir appris ce week-end la disparition à 58 ans, du photojournaliste grec, Yannis Behrakis. En 2016, le festival international de photojournalisme de Perpignan, Visa pour l’Image, avait consacré une impressionnante rétrospective à ses reportages sur les migrants et réfugiés tout au long des 25 dernières années. Au-delà d’une carrière à l’agence Reuters à couvrir les conflits armés (Afghanistan, Tchétchénie, Sierra Leone, etc.) un fil rouge a guidé Yannis, tout au long de sa carrière : Les gens forcés de fuir, l’exode, l’exil. « Parce que je suis réfugié moi-même ! ». Dans cet entretien émouvant réalisé il y a trois ans, le photographe revient sur l’une des racines de sa vocation : l’histoire de sa grand mère… Chassée d’Izmir par les turcs en 1922 puis réfugiée en France, elle attendit plus de deux ans pour que les services des recherches des Croix-Rouge française et hellénique avec l’appui du CICR, retrouvent sa famille, elle, parvenue en Grèce… « Sans ces retrouvailles entre réfugiés de 1924, je ne serai pas né… ».

Sincères condoléances à ses proches et ses ami.e.s. Bon vent Yannis,

Le travail de Yannis Behrakis a été à maintes reprises récompensé : lauréat du World Press Photo (2000), du prix Bayeux-Calvados pour les correspondants de guerre (2016) et Photographe de l’année pour The Guardian (2015). Il dirigeait également l’équipe de Reuters qui remporta le prix Pulitzer (2016) pour sa couverture de la crise des réfugiés.

A voir également le sujet consacré aux trois photographes exposés en 2016 à Visa dont le travail était consacré à la migration. Yannis Behrakis y raconte l’histoire de la photo de ce père syrien marchant sous la pluie et protégeant son enfant.