2019 sera-t-elle l’année historique du bannissement des armes nucléaires ? On veut y croire ! Hier, 30 janvier, le Salvador a ratifié le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) adopté aux Nations unies le 7 juillet 2017. Il est le 21ème Etat à l’avoir fait. Lorsque le nombre de ratifications sera de 50, alors le traité entrera en vigueur !

Le CICR et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge soutiennent depuis le début cette initiative. Pourquoi ? Parce que, le traité interdit de manière exhaustive les armes nucléaires sur la base du droit international humanitaire. Il se fonde sur un argument moral évident : l’emploi de l’arme atomique aurait des « conséquences catastrophiques sur le plan humanitaire », annihilant tout.

Le traité, tel qu’il a été adopté interdit le développement, les tests de production, le stockage, l’utilisation ou encore la menace d’utilisation de telles armes. Il prévoit également des engagements fermes, « crée des obligations pour soutenir les victimes de l’utilisation d’armes nucléaires et des essais, et pour réhabiliter les dommages environnementaux causés par ces armes ».

Adopté par 122 Etats en 2017, signé depuis par 70 et ratifié à ce jour par 21, le Traité d’interdiction des armes nucléaires est « historique » pour ses promoteurs et « symbolique » pour ses détracteurs. Il est vrai qu’à ce jour, aucun Etat doté de la puissance nucléaire (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Chine et Inde) ou encore d’autres comme Pakistan, Israël ou Corée du Nord n’ont participé aux négociations ; à l’inverse de l’Autriche, le Brésil, le Mexique, l’Afrique du Sud, l’Irlande et la Nouvelle-Zélande très militants sur la question.

Il serait paradoxal que le traité entre en vigueur, dès 50 ratifications atteintes, alors qu’aucun des Etats détenteurs déclarés ou non de l’arme nucléaire n’en soit partie…

C’est pourquoi, aux côté du consortium d’ONG, ICAN (International Campaign to Abolish Nuclear weapons), le CICR et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, exhortent les États dotés d’armes nucléaires à prendre d’urgence des mesures provisoires pour réduire les risques immédiats de leur utilisation intentionnelle ou accidentelle. Ces mesures consistent par exemple à réduire la part de ces armes dans les doctrines de défense stratégique.

Il y a tout juste an, nous avions interviewé Kathleen Lawand, cheffe de l’unité Armes au CICR, alors qu’elle participait, à l’invitation de la Croix-Rouge Française, à une réunion de mobilisation.