Pour les habitants des régions de Donetsk et de Lougansk, les 12 derniers mois d’hostilités sont venus s’ajouter à huit autres années d’un conflit armé dévastateur.
Les intenses combats ont détruit ou lourdement endommagé écoles, habitations, établissements médicaux et autres infrastructures essentielles, comme les installations d’électricité et d’eau. Les conséquences s’inscrivent dans la durée pour de millions de personnes.
Voici plusieurs années que les habitants des abords de la ligne de front peinent à se nourrir, se chauffer, se soigner. Les familles ont par ailleurs pour beaucoup des proches qui ont été tués ou gravement blessés.
Depuis 2014, le CICR soutient ces communautés, adaptant son action au gré des déplacements des lignes de front, surtout depuis l’escalade du conflit armé en février dernier. Il maintient une présence importante à Donetsk et à Lougansk afin de répondre aux besoins humanitaires sur place.
Subvenir aux besoins vitaux
L’année dernière, les équipes du CICR ont fourni de la nourriture et des articles d’hygiène à plus de 214 000 personnes, et 72 000 personnes ont reçu des bâches pour colmater les brèches ouvertes dans leur maison et se protéger du froid.
L’institution a également aidé les acteurs locaux à remettre en état le réseau de distribution d’eau, au profit de 1,5 million de personnes, et assuré un approvisionnement d’urgence en eau pour plus de 41 000 habitants de Donetsk, Marioupol et dans huit autres localités.
Dans des villages comme Volnovakha, le CICR a réparé les systèmes de chauffage, les toits, les fenêtres et les portes de dizaines de maisons endommagées. À Donetsk, il a fourni des matériaux de construction d’urgence à 5500 ménages pour leur permettre d’effectuer des réparations provisoires. Et pour aider la population à lutter contre le froid, 18 400 tonnes de charbon ont été distribuées à des foyers situés au niveau de la ligne de front à Donetsk et à Lougansk.
« J’ai entendu une explosion et en un instant, tout s’est effondré autour de moi. J’ai levé les yeux – le plafond était juste au-dessus de ma tête. J’ai cherché à m’extraire des décombres et à me frayer un chemin à travers les débris du toit et des meubles cassés. Des clous énormes dépassaient des poutres. L’explosion a été si forte que la porte de la pièce s’est brisée en deux », raconte Nadezhda, une habitante de Volnovakha.
Le CICR lui a fourni des matériaux de construction qui ont permis de remettre sa maison en état.
Le travail du CICR se calque sur les besoins des personnes vivant sous des bombardements intenses, où les morts et les blessés se comptent par milliers.
À Donetsk, le Comité international de la Croix-Rouge fournit des médicaments et du matériel à des dizaines d’établissements médicaux pour qu’ils puissent parer aux urgences. Ces fournitures s’ajoutent aux traitements pour soigner des maladies chroniques, comme le diabète : 52 000 flacons d’insuline destinés à 3000 patients souffrant de diabète.
Les obus non explosés, une arme qui sévit des années plus tard
Parmi les milliers de projectiles d’artillerie tirés quotidiennement, des centaines d’obus n’explosent pas, ce qui représente une menace majeure pour les années à venir. Des activités banales, comme le jardinage, les jeux à l’extérieur pour les enfants ou le simple fait de marcher hors des sentiers battus, sont et demeureront un danger pour la population. Les explosions peuvent être mortelles ou causer une cécité, des brûlures, la perte d’un membre et des plaies profondes dues à des éclats d’obus.
Depuis 2014, le CICR soutient les activités de déminage en distribuant du matériel permettant de réduire les risques auxquels sont exposés les civils.
L’année dernière, ce soutien a été renforcé par la distribution de brochures pour prévenir les risques et l’installation de panneaux de sensibilisation au danger des mines. Le CICR a également fait don d’équipements techniques et d’outils à des organisations chargées de mener des activités de déminage humanitaire afin de réduire l’exposition des civils aux risques posés par les mines.
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