Le conflit armé à Cabo Delgado (Mozambique) couplé aux effets du changement climatique a provoqué des déplacements massifs et une détérioration rapide de la situation humanitaire. La fuite des combats a été une terrible épreuve pour les 670 000 déplacés mais leur installation, sans rien, dans un provisoire prévu pour durer est tout aussi tragique.
Momba et sa famille, 9 personnes au total, ont tout abandonné derrière eux. Ils ont fui le district de Mocomia en juillet 2020, pour se réfugier dans celui de Metuge. « Le seul toit que nous avions trouvé était un arbre. Un habitant nous a invités, moi et toute ma famille, à rester sous son porche pendant que je coupais du bois pour construire ma propre maison », explique-t-il. Affectés par la violence à Cabo Delgado, beaucoup sont ceux qui ont vécu une réalité similaire à celle de Momba et sa famille.
Un soutien pour repartir de zéro
En soutien aux familles de déplacés, le CICR a récemment distribué des kits de biens essentiels de ménage. Au total, c’est plus de 9000 personnes qui en ont bénéficié dans le district de Metuge. Avec son kit, Momba va pouvoir installer un toit pour sa maison en construction. « Les autres articles seront aussi utiles car je dormais sur le sol avec mes enfants sans même une moustiquaire », remercie-t-il.
Le besoin de reprendre sa vie en main
Au-delà de cette aide humanitaire d’urgence, les communautés affectées par le conflit armé à Cabo Delgado ont des besoins à plus long terme. Sans emploi ni autre source de revenu, les familles ont besoin de se reprendre en main dans leur nouvelle localité. Avant de fuir, Momba était un agriculteur prospère dans sa ville natale. Après sa fuite, sans terre, il a d’abord vécu de petits travaux.
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Aujourd’hui, grâce à la générosité des communautés hôtes, Momba dispose d’une parcelle de terrain à cultiver afin de continuer à faire vivre sa famille. « J’ai pu faire pousser des haricots, du maïs et des arachides dans ce nouveau et petit champ, mais pour l’instant, ils ne seront destinés qu’à la consommation familiale, car si nous vendons quoi que ce soit, il n’y en aura pas assez pour nous. » Aujourd’hui, Momba cultive de quoi manger mais sans réelle source de revenu, les défis pour sa famille restent nombreux. « Je lutte encore beaucoup, car j’aimerais vivre une vie normale comme les autres – avoir mon propre revenu et pouvoir acheter quelque chose pour ma femme et mes enfants. »
Afin de fournir une assistance qui profite à plus long terme aux victimes du conflit armé à Cabo Delgado (Mozambique), le CICR a également soutenu plus de 5 600 personnes déplacées avec une assistance en cash. L’argent ainsi distribué permet de financer des micro initiatives économiques, au-delà de la couverture des besoins essentiels. A Momba comme à d’autres, le CICR a également fourni des intrants agricoles et des kits de pêche.
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