Au Nigéria, l’élevage est une pratique séculaire notamment dans les Etats de Borno, d’Adamawa et de Yobe. Mais comment maintenir cette activité lorsque l’on doit fuir son foyer pour échapper au conflit ?
En 2021, en collaboration avec le ministère de l’élevage, le Comité international de la Croix-Rouge a apporté un soutien sous différentes formes à de nombreux éleveurs déplacés par le conflit. Cela s’est traduit soit par la vaccination de têtes de bétail (400 000 chèvres, moutons et bovins dans l’’État d’Adamawa par exemple), par un soutien aux hôpitaux vétérinaires ou encore par de la distribution d’argent sous conditions.
Babagana Adam est un éleveur de 50 ans qui vit aujourd’hui dans un camp de déplacés à Maiduguri. Pour relancer son élevage, le CICR lui a fourni une aide financière. Grâce à ce coup de pouce, il a pu acheter un taureau qu’il a engraissé puis vendu. Avec une partie de ces bénéfices, il a acheté un autre taureau.
Aishatu Usman élève seule ses sept enfants. Elle a reçu une formation en production avicole ainsi qu’un soutien financier pour acheter quelques dizaines de poules et lancer sa propre activité. Les mères isolées sont plus vulnérables, ayant moins accès à des revenus stables, nécessaires au foyer.
Kabiru vit depuis sept ans dans le même camp de déplacés que Babagana. Grâce au soutien financier du CICR, il élève désormais des moutons et vend des céréales aux résidents du camp. Grâce aux bénéfices qu’il fait sur ses ventes, il arrive à développer son activité. Aujourd’hui, il considère que ce soutien a nettement amélioré sa qualité de vie : « Avant, je ne pouvais pas me permettre de manger à ma faim. Aujourd’hui, je peux manger ce que je veux ».
Habu est aussi éleveur mais vit dans un autre camp de déplacés de Maiduguri. Il a récemment suivi une formation en élevage dispensée par le CICR. « Avant, je ne savais pas que les maladies pouvaient se transmettre des animaux aux humains. Pour soigner mes bêtes, lorsqu’elles étaient malades, je leur donnais de la potasse (roche minérale) parce que je ne savais pas quoi faire d’autre. A l’avenir, grâce aux conseils du vétérinaire qui nous a formés, je saurai comment mieux les soigner »
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Pour aller plus loin, rendez-vous sur la page consacrée aux activités du CICR au Nigéria
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