L’objectif d’un appel si massif est de soutenir face à la pandémie Covid-19, les populations subissant déjà les conséquences humanitaires de conflits armés ou de catastrophes naturelles. Employés et volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge viennent déjà en aide aux personnes les plus vulnérables partout dans le monde. Mais des efforts importants doivent être faits partout où les systèmes de santé et de protection sociale manquent de moyens, partout où les populations se relèvent de catastrophes récentes ou subissent la violence armée. A cela s’ajoutent les migrants, les déplacés, les habitants de bidonvilles, les détenus…
Jagan Chapagain, secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et Robert Mardini, directeur général du CICR, précisent les contours de l’appel lancé le 24 mars. Conçu pour remédier à certaines des inégalités parmi les plus criantes, ce plan prévoit la prise en charge, les soins et le soutien aux populations. Il est également question de campagnes de vaccination contre le Covid-19, particulièrement pour les groupes marginalisés et isolés.
Jagan Chapagain
« Depuis le début de l’épidémie, nous constatons que le virus frappe plus durement les personnes âgées, les personnes ayant d’autres problèmes de santé et celles qui n’ont pas les ressources économiques qui leur permettraient de s’isoler et de se protéger. Or, nos données montrent que la riposte au Covid-19, n’est pas uniforme non plus. Ces inégalités profondes et omniprésentes signifient que, sous toutes les latitudes, les personnes en situation vulnérable ont plus de risques d’être contaminées, de mourir si elles sont infectées, et qu’elles ont moins de chances de recevoir une aide appropriée, y compris par des campagnes de vaccination. Il en va de même pour les groupes vulnérables qui ne vivent pas dans des situations de crise. »
Robert Mardini
« Parmi les communautés les plus durement frappées par le Covid-19 figurent celles qui sont touchées par des conflits armés, y compris les personnes déplacées, séparées de leur famille, privées de leurs moyens d’existence, et les personnes détenues. C’est pourquoi le CICR soutient les Sociétés nationales, les infrastructures de santé essentielles, l’accès aux soins de santé, les activités destinées à prévenir la diffusion des maladies dans les lieux de détention, l’accès à l’eau potable ainsi que la gestion des restes humains dans la dignité et la sécurité dans les lieux en proie au conflit et à la violence. »
Jagan Chapagain
« La distribution inéquitable des vaccins contre le Covid-19 n’est que l’une des facettes d’une riposte qui a régulièrement et injustement pénalisé les pauvres, les personnes âgées, les migrants, les personnes en situation de handicap, les communautés autochtones et minorités ethniques, ainsi que les autres groupes socialement défavorisés. Dans bien des situations, les personnes qui courent le plus de risques d’être contaminées par le virus et d’en mourir sont aussi celles qui ont le moins de chances d’être dépistées, ce qui conduit à une vision biaisée des situations où les risques et les répercussions sont les plus marqués. Le plan du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est axé sur l’action de terrain, afin que nul ne soit laissé pour compte. »
Robert Mardini
« L’une de nos principales préoccupations concerne l’équité dans l’accès aux vaccins, en particulier pour les personnes vivant dans des zones touchées par des conflits. On estime à 65 millions le nombre de personnes vivant dans des zones aux mains de groupes armés non étatiques. Ces populations sont privées d’accès aux services publics de base, comme les soins de santé. Elles doivent être vaccinées, contre le Covid-19 et contre toutes les maladies qu’il est possible de prévenir, pour leur propre sécurité, mais aussi celle du reste du monde. »
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