Pascal Grellety-Bosviel est mort hier, serein, sans douleur et entouré des siens m’a textoté son fils, Emmanuel. « Babou Pascal », « Pascalou », « Docteur Pascal » est passé de l’autre côté. Il était un pur, pas un dur, un engagé, pas un enragé. Il a incarné la geste humanitaire, la main tendue à la victime, la passion de l’autre, l’affection du médecin pour son patient, la médecine ancillaire, domestique palliant souvent l’absence de moyens par l’imagination, le Système D. « L’important sur le terrain, c’est d’être heureux, heureux de ce que l’on fait, heureux du combat que l’on mène ». C’est ainsi qu’il tenait le coup pour tutoyer l’enfer du Biafra, du Timor, du Cambodge, du Liban ou encore du Rwanda.
Pascal, tu es l’un des rares médecins humanitaires à avoir consacré autant de temps au terrain et à la guerre. 50 ans à partir de 1964 avec le CICR, avec Médecins Sans Frontières (dont tu es l’un des fondateurs), avec Médecins du Monde mais aussi avec la Croix-Rouge Française, Action contre la Faim ou encore Première Urgence-Aide Médicale Internationale…
Et puis, il nous reste tes carnets, les fameux carnets de « Babou Pascal ». 70 recueils, collection unique d’aquarelles, de dessins, de photos et de textes manuscrits couvrant 50 années de conflits armés…
Il nous reste aussi tes mémoires (*) parues grâce au CICR, les sujets vidéos tourné dans ton salon, tes carnets audio sur France Culture, les soirées apéros à refaire le monde et défaire celui d’un humanitaire que tu ne comprenais plus car trop empreint de chiffres et de technocratie, cet humanitaire que tu aurais tant aimé « réhumaniser ». Pascal, merci d’être venu, toi le modeste et l’enthousiaste, le tolérant et le courageux, le poète et l’opiniâtre à l’indéfectible humanisme. Merci aussi de m’avoir permis d’être l’un de tes kornaks tout au long de ces 10 dernières années.
Bon vent à toi camarade et comme on plaisantait à chacun de nos au revoir : « On les aura ! »
(*) Tout une vie d’humanitaire – Pascal Grellety-Bosviel – Sophie Bocquillon – 2013 – Editions Elytis.
Bon repos bien mérité ; à vous maintenant de vous reposer.
De là- haut , donnez- nous humbles humanitaires que nous sommes la force et le courage de suivre modestement vos pas.
Merci de ce beau témoignage de vie au service des plus démunis.
Fabienne
Dommage de découvrir seulement maintenant cette belle personne.
Pascal a apporté beaucoup par sa générosité, son enthousiasme, son sourire et son experience. C’était un médecin discret mais profondément engagé pour la santé de tous. Son expertise en TB était reconnue internationalement et il avait la simplicité des grands hommes. Je l’avais connu il y dans les annees 90 à ACF et je sais que nous perdons un grand coeur de l’action humanitaire. Sincères condoléances à ses proches, en particulier Emmanuel et Yvonne. Benoît MIRIBEL
Il m’a guérie et a eu une influence considérable sur ma vie. J’ai essayé de le joindre, lors d’un passage à Paris, car j’aurais aimé lui dire « merci » en personne. Il était pur, noble et sincère (sine cera). So sorry I did not have a chance to see you again. May you rest in peace.
je viens d’apprendre la nouvelle longtemps apres, en cherchant sur le net avec apprehension pour avoir des infos. Tard le soir en Australie. Souvenir avec Pascal de nos missions aux Philippines et au Vanuatu, soirees dans son appartement parisien, ou ils sortaient ses livres illustres. Passionnant. 15 ans apres. Triste et desole de ne pas t’avoir revu. Je pensais lui ecrire pour lui dire que j’avais achete son livre. J’ai cherche l’email et l’adresse il y a quelques annees en mission au Tchad, mais je n’ai pas trouve alors. Salut a Emmanuel.
Christian Trevgoda +61 470 233 511 ctrevgoda@gmail.com
Bonjour, Message transmis à son Fils Emmanuel. Bien à vous. Frédéric Joli
bougeant les livres de ma bibliotheque et tombant sur « Trip indien »,m’est venu à l’idée de chercher de ses nouvelles sur le web. et j’apprends son deces.Tout de suite me revient à la mémoire notre rencontre à l' »espace du possible » à Meschers sur gironde, en 2017 ou les années avant ,nos conversations ,un ou des dejeuners, pres de la plage des vergues. Je me souviens d’un homme simple,attachant sans aucun orgueil.,humble . Un grand homme