En temps de conflit, l’énergie n’est pas une question de confort, la survie des populations en dépend. Des centrales électriques aux oléoducs, les infrastructures énergétiques jouent un rôle clé dans le fonctionnement de nombreux services vitaux : elles alimentent les hôpitaux, permettent l’accès à l’eau, maintiennent les communications… La destruction de ces infrastructures, souvent prises pour cible, plonge des régions entières dans le chaos. Pourtant, le droit international humanitaire (DIH) encadre leur protection et interdit les attaques causant des souffrances disproportionnées aux civils.
Fin janvier, le CICR alertait des dégâts causés aux infrastructures civiles essentielles au Soudan, un facteur aggravant pour des populations déjà accablées par la guerre. Les récentes attaques, notamment menées contre des centrales électriques, des stations d’approvisionnement en eau et des barrages, ont frappé plusieurs États, dont ceux du Nord, du Nil, de Sennar, du Nil Blanc et de Gedaref. Ces assauts ont non seulement causé d’importants dégâts, mais ont également mis en péril la sécurité des équipes techniques responsables de leur gestion et de leur maintenance. En conséquence, la fourniture de services vitaux, tels que l’eau potable et l’électricité, a été gravement perturbée, plongeant ainsi la population civile dans une situation de plus en plus précaire.
En République démocratique du Congo, les récents affrontements autour et dans la ville de Goma ont, là aussi, endommagé les infrastructures électriques et privé la population de services essentiels. Parmi les conséquences les plus alarmantes, l’interruption du traitement des eaux oblige de nombreux habitants à puiser directement dans le lac Kivu. La menace liée à la propagation de maladies hydriques comme le choléra est d’autant plus préoccupante que les hôpitaux, déjà saturés, peinent à accueillir de nouveaux patients.
En principe, ces infrastructures devraient être épargnées par les hostilités. Le droit international humanitaire les protège en tant que « biens de caractère civil » et interdit qu’elles soient prises pour cible ou subissent les effets collatéraux des combats. Les parties au conflit ont l’obligation de tout mettre en œuvre pour éviter de les endommager ou de compromettre leur fonctionnement.
Dans un billet publié sur le blog « Droit et Politiques humanitaires » du CICR, les conseillères juridiques Eirini Giorgou et Abby Zeith analysent en profondeur les protections offertes par le droit international humanitaire (DIH) aux infrastructures énergétiques essentielles.
Lire l’article : « Plongés dans l’obscurité : la protection des infrastructures énergétiques dans les conflits armés »
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