Au CICR, les femmes ont longtemps été reléguées à l’unique rôle de secrétaires. Un siècle après la création de l’institution, une femme se voit enfin accorder le statut de déléguée sur le terrain : Jeanne Egger. Elle a ainsi ouvert la voie à la féminisation de ce métier.

Léopoldville, 1961. Le Congo belge est indépendant depuis un an, mais la violence règne. Jeanne Egger est initialement embauchée par le CICR comme secrétaire et suit les actions du délégué volant Mr Senn. Forte tête, ce sera lui qui sommera le siège de la rendre officiellement déléguée, au vu du travail qu’elle accomplissait sur le terrain. Jeanne Egger fera donc ses armes au Congo, ses premières visites en détention, mais aussi ses premières rencontres avec des officiels de haut rang, tel que le Colonel Mobutu, futur président de la République démocratique du Congo.

Chypre, septembre 1974. Signature du protocole de libération et de raptriement des prisonniers de guerre, sous les auspices du CICR

Rwanda, Burundi, Chypre… Jeanne Egger enchaîne les missions, avant de prendre des postes à haute responsabilité au siège du CICR, à Genève. Elle est la première femme à avoir fait de l’humanitaire son métier.

« Je ne pensais pas aller aussi loin, je me suis découverte un engagement
– mais qui ne s’engage pas dans la vie ? « 

« Cela me paraît difficile de vivre sans avoir un engagement ».

Jeanne Egger est décédée en septembre 2023. Nous l’avions rencontrée en 2015 dans le cadre de la série Une histoire d’Humanité. En cette journée internationale des droits de la femme, la parole est à Jeanne Egger.