Une équipe chirurgicale du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été déployée dans l’est du Tchad pour faire face à l’afflux de personnes blessées par balle qui fuient les combats au Soudan voisin en quête de sécurité et de soins médicaux.
L’équipe – composée d’un chirurgien, un anesthésiste, un infirmier généraliste et un infirmier de bloc opératoire – a pris en charge ses premiers patients jeudi 29 juin. Basés dans le Centre hospitalier universitaire d’Abéché, ces spécialistes contribuent à alléger la pression sur les structures médicales d’Adré et d’Abéché, qui peinent à répondre à l’ampleur des besoins. Une deuxième équipe chirurgicale ainsi qu’un physiothérapeute du CICR devraient arriver sur place prochainement.
La plupart des établissements médicaux au Soudan ont cessé de fonctionner faute d’électricité et d’eau courante, mais aussi à cause du manque de vivres et de fournitures médicales. Cela oblige les patients à se déplacer vers des endroits plus sûrs pour obtenir les soins dont ils ont cruellement besoin.
« La crise qui sévit au Soudan déborde aux frontières, et les ressources dans les pays voisins commencent à s’épuiser », explique Jérôme Fontana, chef de la délégation du CICR à N’Djamena. « Les patients blessés par balle ont souvent besoin de soins longs et complexes, notamment dans le domaine de la chirurgie orthopédique et réparatrice. Lorsqu’ils arrivent en grand nombre, le plus souvent accompagnés de membres de leur famille, la pression sur les hôpitaux est immense. »
Près de 160 000 personnes, dont plus d’un millier blessées lors des violences actuelles, ont fui la région soudanaise du Darfour pour chercher refuge au Tchad. Il s’agit en majorité de femmes et d’enfants qui arrivent totalement épuisés après plusieurs jours de marche. Les sections locales de la Croix-Rouge dans les régions du Ouaddaï, du Sila et du Wadi Fira aident les réfugiés, les rapatriés et les communautés d’accueil, par exemple en construisant des abris et des infrastructures d’approvisionnement en eau dans le Ouaddaï. Le CICR travaille en coopération avec la Croix-Rouge du Tchad pour soutenir les familles qui ont perdu le contact avec des proches. Il distribue également des articles ménagers de première nécessité et des tentes.
Depuis que les combats ont éclaté au Soudan le 15 avril dernier, le CICR et le Croissant-Rouge soudanais ont redoublé d’efforts pour approvisionner les hôpitaux en matériel chirurgical, aider à la récupération et à l’identification des dépouilles des victimes, et améliorer l’accès à l’eau potable. Le CICR maintient par ailleurs le dialogue avec toutes les parties au conflit au Soudan pour faciliter l’évacuation des blessés et rappeler aux acteurs sur le terrain les obligations qui leur incombent au titre du droit international humanitaire.
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