Cérémonie d’inauguration des niches funéraires.

En 2022, il est estimé que 248,000 migrants ont franchi la zone du trou de Darién, à la frontière entre la Colombie et le Panama, où de nombreuses personnes disparaissent ou meurent.

Sur la route migratoire en Amérique Latine, la frontière entre la Colombie et le Panama est réputée dangereuse. « Le Darién gap », aussi appelé « le trou de Darién », est une vaste zone de jungle montagneuse, où de nombreux migrants disparaissent ou meurent. Le CICR, en collaboration avec l’Institut de sciences et de médecine légales ainsi que les autorités du district de Pinogana, ont inauguré dans la province of Darien une centaine de niches funéraires.

En 2022, il est estimé que 248,000 migrants ont franchi la zone du trou de Darién. Originaires de plus de 40 pays, ces personnes traversent la frontière entre la Colombie et le Panama dans des conditions extrêmes. Certains y décèdent, sans nécessairement que leurs corps soient récupérés ou signalés. D’autres corps sont fort heureusement collectés, permettant éventuellement leur identification comme restitution à leur famille. C’est pour répondre à ce besoin humanitaire que la délégation régionale du CICR au Panama et aux Caraïbes, dans le cadre d’un accord avec le district de Pinogana et l’Institut de sciences et de médecine légales (IMELCF), ont décidé de créer une centaine de niches funéraires à vocation humanitaire, dans la commune d’El Real de Santa Maria.

Assurer un traitement digne des dépouilles de migrants

« C’est sans aucun doute une obligation primordiale de tout mettre en œuvre pour que les restes humains des personnes décédées, pour diverses raisons le long de la route migratoire, soient conservés dans des conditions dignes jusqu’à ce qu’ils puissent être restitués à leurs familles. L’existence de ce module funéraire est une mesure concrète, désormais disponible, pour répondre à cet objectif humanitaire dans le Darien », a déclaré Marisela Silva Chau, cheffe de la délégation régionale pour le Panama et les Caraïbes.

La cheffe de délégation du CICR, Marisela Silva Chau, avec le Dr José V. Pachar de l’Instituto de Medicina Legal y ciencias forenses devant les niches funéraires.

Cette centaine de niches funéraire va ainsi permettre la conservation temporaire ou définitive, dans des conditions dignes, des personnes décédées sur la route migratoire du Darien. Elles hébergeront tant des victimes non identifiées, que celles qui l’ont été, mais dont les familles par exemple n’ont pas pu être localisées et informées du décès de leur proche. Ce columbarium pourra également accueillir des résidents d’El Real de Santa María, dont les corps n’ont pas été réclamés par leur famille.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts menés par la délégation régionale du CICR pour le Panama et les Caraïbes pour élucider le sort des personnes portées disparues, en collaboration avec la Croix-Rouge du Panama.