Depuis 2009, le conflit entre des groupes armés et l’armée nigériane est à l’origine du nombre considérable de civils tués. Dans le Nord-Est du pays, survivent quelque 2 millions de déplacés dont beaucoup ont dû, au fil des années, fuir plusieurs fois la violence. Voici l’histoire de Saleh.
Saleh était agriculteur à Gwoza, dans l’État de Borno, dans le Nord-Est du Nigéria. Il vivait confortablement de la vente de ses récoltes de maïs, de mil, de sorgho, d’arachides et d’haricots. En 2014, ciblé par des groupes armés, il fuit Gwoza avec sa famille, abandonne tout, trouve refuge à 200 kilomètres de ses terres, à Madagali, dans l’état voisin d’Adamawa. Mais le conflit le rattrape à nouveau. Lui et sa famille reprennent à nouveau la route, en laissant derrière eux tout ce qu’ils avaient reconstruit.
Craindre de se retrouver séparé de ses proches
Se déplacer dans l’urgence et la peur conduit parfois à être séparé des membres de sa famille. Saleh le sait. Cela demeure son obsession lorsque, quelque temps plus tard, il part seul en reconnaissance pour trouver un nouveau refuge vers lequel il dirigera ensuite sa famille. Après plusieurs mois passés à la frontière du Cameroun, il rejoint la colonie de Yola à Malkohi. Plus tard, sa femme et ses enfants finissent enfin par le rejoindre.
Coup de pouce économique du CICR
Sans ressource, Saleh se souvient alors avoir reçu le soutien de plusieurs organisations humanitaires pour tenter de recréer une source de revenus :
« Au départ, nous avons pu travailler dans des fermes comme livreurs et fait des petits boulots » se souvient Saleh. « Avec ces revenus, nous avons pu redémarrer une activité agricole autour de ce que nous faisions à Gwoza à une échelle moindre, à savoir la polyculture de maïs, riz, arachides mais aussi le maraichage ». Malgré tout, les revenus restaient insuffisants jusqu’au coup de pouce financier du CICR. Cette bourse a permis à la famille de compléter le revenu généré par la vente de la production agricole.
« Aujourd’hui, je n’ai pas besoin de revendre mes récoltes pour subvenir aux autres besoins de ma famille », explique Saleh.
L’histoire de Saleh est unique, mais il est loin d’être le seul. Être forcé de quitter son foyer pour échapper à la violence à plusieurs reprises est une expérience partagée par trop de personnes au Nigéria. En savoir plus sur les défis du déplacement interne.
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