Marioupol, Alep, Mossoul ou encore Sana’a, quand les villes se font champs de batailles, les conséquences humanitaires sont très lourdes. Les combats en milieu urbain impactent à la fois les populations mais aussi les infrastructures indispensables à leur survie.

A l’aune de son expérience dans les conflits et autres situations de violence, le CICR vient de publier un document de référence, uniquement en anglais, proposant à travers cinq exemples des pistes pour l’amélioration des réponses humanitaires dans les guerres en milieu urbain. L’institution estime qu’aujourd’hui 50 millions de personnes en sont directement victimes.

Télécharger le rapport: How the ICRC Responds to Armed Conflict and Violence in Cities

Le fléau des combats en zones densément peuplées

En plus de causer morts et blessés, guerre et violence urbaines sont synonymes de destructions ; des habitations mais aussi des infrastructures essentielles. En résultent des pénuries de tous ordres, eau potable, électricité, communications auxquels s’ajoutent les difficultés voire l’impossibilité d’accès aux soins ou à d’autres services essentiels.

Difficile retour à la paix

Les combats en zone urbaine vont également particulièrement affecter les réseaux d’assainissement, facilitant ainsi la propagation de certaines maladies. Pour parachever le tableau, la pollution par mines et débris de guerre non explosés exposent la population à des risques supplémentaires ; risques qui perdureront le plus souvent longtemps après la fin des hostilités.

La litanie des déplacés

Les guerres en ville poussent également les populations à fuir brutalement, abandonnant tout, parfois condamnées à se déplacer plusieurs fois pour accéder à un minimum de sécurité. Les villes, anéanties par les combats, mettront des années voire plus pour se relever une fois la paix revenue.

Mieux appréhender les priorités humanitaires

Au cours des dix dernières années, le CICR (avec souvent le concours d’autres composantes du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) a développé une réflexion et des approches pour répondre aux conséquences humanitaires des guerres en ville. Dialogue avec les autorités politiques de toutes les parties ainsi qu’avec les porteurs d’armes sur leurs obligations en regard du droit international humanitaire et de la protection des civils ; des mesures pour assurer le maintien des services essentiels ; faire face aux déplacements urbains et limiter l’impact des mines et munitions non explosées.

Faut-il rappeler que l’un des principes cardinaux dans la conduite des hostilités est celui de distinction. Quelque soit la situation, les civils et les infrastructures essentielles doivent être épargnés. Ce n’est pas un choix mais une obligation !

Cinq pistes de réflexion

Dans le document de référence publié aujourd’hui, le CICR propose cinq impératifs pour l’action humanitaire dans les guerres en ville :

  • prendre en compte la nature distincte des besoins humanitaires
  • soutenir les personnes, les services et systèmes dont ils dépendent
  • combiner les approches à court et à long terme
  • être pluridisciplinaire
  • mobiliser et permettre aux autres acteurs de maximiser l’impact