Alors qu’une grave recrudescence de violence armée en Haïti réduit la capacité du système de santé à faire face à l’épidémie de choléra, le Comité international de la Croix-Rouge met tout en oeuvre pour aider les autorités à lutter contre la propagation de la maladie dans 18 lieux de détention.

Confrontés à une montée de la violence et de l’insécurité dans tout le pays et à des difficultés d’accès aux services essentiels, des millions de Haïtiens voient leurs conditions de vie se détériorer.

Le CICR, qui a récemment renforcé la capacité opérationnelle de sa mission en Haïti, œuvre avec ses partenaires à promouvoir l’hygiène dans les prisons et à améliorer les soins de santé pour les détenus atteints du choléra. L’Institution organise également des formations de base sur l’analyse et le traitement de l’eau à l’intention des agents de santé communautaire, notamment ceux de la Croix-Rouge haïtienne, qui gère un service d’ambulances.

« La population haïtienne se trouve dans une situation précaire, prise en éteau entre violence armée, incapacité du système de santé à répondre aux besoins et épidémie de choléra… », explique Sophie Orr, directrice régionale du CICR pour les Amériques.

L’accès humanitaire revêt une importance cruciale pendant les flambées de violence comme celles que connaît actuellement le pays. Le CICR dialogue avec tous les acteurs, y compris les groupes armés, pour permettre l’accès aux personnes les plus vulnérables ainsi que la mise en place rapide d’interventions humanitaires efficaces.

« Aux côtés d’autres organisations, la famille de la Croix-Rouge étend son action pour apporter son aide en cette période critique. Mais les structures médicales, les ambulances et les personnels de santé doivent impérativement être respectés afin de pouvoir accomplir leur mission », déclare Mme Orr.

En collaboration avec ses partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et d’autres acteurs locaux, le Comité international de la Croix-Rouge :

  • renforce la fourniture de soins de santé d’urgence aux détenus afin de prévenir la propagation du choléra dans 18 centres de détention ;
  • forme des agents de santé communautaire et des volontaires de la Croix-Rouge haïtienne à l’analyse et au traitement de l’eau, pour qu’ils puissent à leur tour sensibiliser les communautés touchées par les violences ;
  • offre des formations et un soutien aux personnels de santé dans certains des quartiers les plus vulnérables et les plus instables de Port-au-Prince ;
  • approvisionne en fournitures le service d’ambulances de la Croix-Rouge haïtienne ainsi que d’autres acteurs clés ;
  • fournit du matériel médical à ses proches partenaires pour leur permettre de stabiliser et de soigner les blessés par armes et autres victimes de la violence.

Par ailleurs, le CICR prévoit de faire don de matériel médical à six hôpitaux, de livrer de l’eau par camion aux services de santé et de distribuer du chlore, du savon et des sels de réhydratation orale dans certaines zones vulnérables, telles que Cité-Soleil.

Le CICR appelle à tous les acteurs concernés à respecter le personnel médical et les services de santé, y compris les volontaires et les ambulances de la Croix-Rouge haïtienne. Il demande également aux autorités nationales de donner au système de santé haïtien les moyens de remplir sa fonction et à la communauté internationale de soutenir ce système.