Epidémies de choléra et de diarrhée aiguë sévissent actuellement en Syrie et au Liban. La situation sanitaire actuelle rappelle l’importance de préserver les infrastructures essentielles pour éviter la dégradation des conditions d’hygiène et d’assainissement.

« La dernière chose dont ces deux pays ont besoin est une urgence de santé publique », a déclaré Fabrizio Carboni, qui dirige les opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Proche et au Moyen-Orient.

« Il est primordial de fournir à ces pays non seulement une assistance immédiate, mais aussi un soutien à plus long terme et des solutions plus pérennes afin de renforcer la résilience de leurs infrastructures essentielles. »

Alors qu’elles subissent déjà les conséquences de la violence armée et de la crise économique qui frappent la Syrie et le Liban, les populations font également face à des services de santé surchargés et à des systèmes d’approvisionnement en eau et d’évacuation des eaux usées au bord de l’effondrement, ce qui entraîne une forte dégradation des conditions d’hygiène et d’assainissement.

En Syrie, le réseau d’eau a été gravement endommagé par plus de 11 ans de conflit, et la distribution d’eau a diminué de 30 à 40%. De plus, seuls 52% des hôpitaux du pays demeurent fonctionnels.

Il est essentiel de préserver les infrastructures critiques pour que les populations continuent à avoir accès aux services de base comme l’eau potable et les soins de santé. Si ces services s’effondrent, les conséquences seront désastreuses : il faudra s’attendre à une propagation des maladies infectieuses et à d’éventuels déplacements massifs de populations, avec toutes les conséquences que ceux-là impliquent.

Lieux de détention et camps de réfugiés et déplacés sont particulièrement vulnérables

« La multiplication des cas de diarrhée aqueuse aiguë et de choléra ne représentent que la partie visible de l’iceberg. Depuis des années déjà, le CICR fait tout son possible pour éviter que les infrastructures essentielles, pour ne pas dire indispensables, s’effondrent et entraînent dans leur chute des millions de personnes qui seraient brusquement privées des services de base », a relevé M. Carboni. « Nous continuerons d’encourager toutes les personnes et entités en mesure de contribuer à la stabilisation de ces infrastructures à le faire. Nous devons empêcher qu’une situation déjà dramatique ne s’aggrave encore – il s’agit là d’un impératif humanitaire. »

Point sur les opérations :

Le choléra est une maladie véhiculée par l’eau qui peut se propager rapidement dans les zones densément peuplées où de mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement sont à déplorer.

Le CICR soutient les efforts déployés par les services des eaux, les autorités sanitaires, le Croissant-Rouge arabe syrien et la Croix-Rouge libanaise pour lutter contre la propagation alarmante de diarrhée aqueuse aiguë et du choléra. Aux côtés de ses partenaires, le CICR fournit une aide d’urgence. Il s’emploie en outre à garantir l’accès des populations aux services essentiels en aidant les prestataires locaux à maintenir, réparer et faire fonctionner les équipements et en renforçant les capacités des services des eaux, des établissements médicaux et des lieux de détention.

Que fait le CICR au Liban pour prévenir les épidémies de choléra et de diarrhée aqueuse aiguë ?

  • Le CICR procède à des interventions d’urgence et remises en état des systèmes d’adduction et de traitement des eaux dans les zones les plus gravement touchées, où il livre également du carburant pour les urgences.
  • Le CICR fournit aux services des eaux le matériel dont ils ont besoin pour tester l’eau à l’échelle nationale.
  • En complément de l’action déployée par la Croix-Rouge libanaise, le CICR met à disposition des comprimés pour le traitement de l’eau et des kits d’hygiène pour près de 2700 ménages.
  • À l’hôpital universitaire Rafik Hariri et à l’hôpital public de Tripoli, le CICR aide le personnel à établir des procédures standard pour le contrôle des infections, la gestion des déchets et la prise en charge des patients, ainsi que des protocoles pour la gestion des cas. Les deux hôpitaux recevront chacun un kit sanitaire pour le traitement du choléra, lequel comprendra notamment des solutions pour perfusion intraveineuse, des bâches en plastique, de l’insecticide à pulvériser et du chlore. Chaque kit doit permettre de soigner 500 patients atteints du choléra.
  • Le CICR apporte un soutien aux autorités détentrices, notamment pour la remise en état du système d’approvisionnement en eau dans la prison centrale de Roumieh, au profit de quelque 4000 détenus, et pour la coordination des activités menées par la Croix-Rouge libanaise dans le cadre de la vaccination contre le choléra dans les lieux de détention.

Que fait le CICR en Syrie pour prévenir les épidémies de choléra et de diarrhée aqueuse aiguë ?

  • Des fournitures médicales sont distribuées à sept hôpitaux à Alep, Deir Ez-Zor, Raqqa, Hama et Qamishli, et à l’hôpital du CICR et du Croissant-Rouge arabe syrien dans le camp d’Al-Hol, dans le nord-est du pays.
  • Les systèmes d’approvisionnement en eau sont remis en état dans les villes d’Alep, de Damas, de Homs et de Hama.
  • Les services des eaux reçoivent du matériel pour le traitement des eaux ainsi que des pièces de rechange indispensables.
  • Le CICR soutient les prestataires de services de santé en matière de prévention et de contrôle des infections.
  • Le CICR fournit du matériel médical et des articles d’hygiène aux huit principaux lieux de détention.
  • Afin d’apporter un soutien technique et matériel au Croissant-Rouge arabe syrien, le CICR s’est occupé de l’impression de quelque 20 000 affiches et 200 000 brochures pour des séances de sensibilisation de la population.