Tant que subsiste la suspicion d’une mine dans un champ, reprendre une activité agricole normale est illusoire. Cela se vit en Colombie. Des décennies de conflit et de violence armés ont laissé des milliers de perfides sentinelles prêtes à tuer ou mutiler.

En Colombie, mines antipersonnel, débris de guerre non-explosés et engins artisanaux type IED et autre Booby Trap continuent de tuer et de blesser.

1 835 personnes, pour la plupart des civils, en ont été victimes entre janvier 2018 et août 2022.

Lourdes conséquences humanitaires

Outre le gel de terres de terres agricoles, ce fléau place sous « perfusion humanitaire » nombre de populations déplacées par la violence ou non, qui vivent dans l’angoisse des déplacements même les plus anodins : se rendre dans un dispensaire ou encore à l’école n’est jamais sans risque.

Contraires au droit

La perte des activités agricoles prive de moyens de subsistance des familles entières condamnées à la pauvreté et à l’exil souvent pour grossir les barrios des métropoles colombiennes. Toutes ces conséquences sont contraires au droit international humanitaire.

Des décennies de conflit et de violence armée

A l’origine de cette pollution, des décennies de conflits et de différends territoriaux entre acteurs de la violence armée. Selon l’organisation Unidad Para la Atención y Reparación Integral para las Víctimas, 137 500 personnes en Colombie sont concernées par la menace des mines et débris de guerre.

Les régions les plus touchées sont celles affectées depuis des décennies par la violence. Le Chocó vient en tête avec plus de 70% des personnes restreintes dans leur mouvements. S’ajoutent d’autres départements comme Antioquia et Nariño.  Arauca, Risaralda, Putumayo, Valle del Cauca et Cauca. D’autres, comme le Norte de Santander, bien que non inclus dans les chiffres officiels sont également victimes selon des témoignages recueillis par le CICR.

Le CICR lance une campagne de sensibilisation

Comparant le confinement lié à la pandémie de Covid-19 à la restriction de mouvements des populations affectées par les mines, le CICR vient de lancer une campagne de sensibilisation et de prévention que l’on peut découvrir ici (en espagnol).

Ce que dit le droit international humanitaire

De manière générale, le droit international humanitaire (DIH) interdit les méthodes et moyens de guerre frappant sans discrimination et/ou causant des blessures superflues ou des souffrances inutiles. Ces restrictions s’appliquent au type d’armes utilisées, à la manière dont elles sont employées et à la conduite générale des hostilités. Par conséquent, l’utilisation aveugle de munitions explosives va à l’encontre des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution.