En Somalie, le CICR développe un ambitieux programme de soutien économique à des centaines de milliers de personnes déplacées par la grave sécheresse qui perdure depuis des années. Ajoutée au conflit armé, les conséquences humanitaires demeurent très lourdes pour les populations.

Plus de 150 000 ménages, pour la plupart installés dans le sud et le centre de la Somalie, ont reçu de quoi acheter de la nourriture pendant un mois. Ce soutien économique est le premier d’une série destinés à palier les besoins les plus pressés des milliers de personnes déplacées par la grave sécheresse qui frappe le pays.

Une assistance de 90 dollars par mois et par famille

Chaque famille a reçu 90 dollars. Cette manne permet de couvrir l’achat de nourriture et d’articles de première nécessité. Ce programme d’assistance original est géré par le Comité international de la Croix-Rouge et totalise à ce jour plus de 13 millions de dollars.

Se créer un revenu

« Lorsque j’ai reçu l’argent, j’ai utilisé 50 $ pour ouvrir une petite boutique. J’utilise le reste de l’argent pour nourrir mes enfants », explique Dadir Ahmed Adan, depuis le camp de déplacés de Shil Gadud où il vit depuis deux mois. « J’ai quitté la région de Bakool après avoir perdu mon bétail à cause de la sécheresse. Les pluies ont manqué pendant trois ans ; tous les animaux sont morts.»

Les lourdes conséquences du changement climatique

L’impact de la sécheresse qui sévit depuis 4 années a été largement majoré par l’interminable conflit armé. L’une des conséquences est économique avec une hausse critique du prix des denrées alimentaires et des carburants. L’aide en espèces distribuée par le CICR a pour but d’aider les personnes les plus vulnérables à survivre tout en minimisant leur endettement. « Le transport de Bakool à Beledweyne était à crédit. J’ai remboursé ma dette au chauffeur après avoir reçu de l’argent du CICR », explique Dadir Ahmed Adan.

Le nombre de déplacés climatiques continue d’augmenter

Avec la prochaine pluie prévue en octobre, les familles rurales, dépouillées de leurs moyens de subsistance, continuent de fuir vers les villes, espérant recevoir l’aide de parents et de différents groupes d’aide. Selon les Nations unies, plus de 30 000 personnes ont été déplacées en mai, 100 000 en juin. En juillet étaient enregistrées 83 000 de plus. Depuis janvier 2021, plus d’un million de personnes auraient au total été déplacées par la sécheresse.

Tenter de relancer l’agriculture

Pour aider les populations à résister face à tous ces chocs, le CICR soutient les coopératives agricoles en organisant des formations et en distribuant des semences résistantes à la sécheresse ainsi que des outils et de l’argent, l’achat du carburant nécessaire  au fonctionnement des pompes d’irrigation.

« Les coopératives ont de bonnes chances de survivre même pendant cette sécheresse », promet Hassan Nur, agronome au CICR. « Les gens se rassemblent en communauté et lorsqu’ils sont motivés, ils utilisent leur énergie et produisent de bons résultats. »