Les conflits armés actuels, internationaux ou non, soulignent chaque jour un peu plus l’enjeu et l’impératif de « respecter et de faire respecter » le droit international humanitaire. Le CICR publie des recommandations en ce sens. A lire et à partager.

Les perspectives sont sombres. Les conflits entre Etats redeviennent d’actualité. Le conflit en Ukraine le rappelle chaque jour un peu plus. Il est aussi à se souvenir celui opposant l’Arménie et l’Azerbaïdjan et son aggravation brutale fin 2020.

Conflits armés, internationaux ou pas

En parallèle d’autres types de conflits armés continuent de faire des victimes dont la majorité sont des civils. Il suffit de penser à l’Afghanistan, au Yémen, au Myanmar, au Sahel, en Ethiopie ou encore en Syrie. Bref, en attendant la paix, autant que ceux qui ont la responsabilité du conflit soient mieux outillés pour faire en sorte que le droit international humanitaire soit mise en œuvre et respecter.

Un manuel pour mieux respecter le DIH

Le CICR dans cette perspective publie 12 questions et présente 5 initiatives dans un document à lire et à diffuser le plus largement possible. Le risque de voir dans les mois et années se démultiplier les conflits armés internationaux ou non est probable selon plusieurs analystes. Raison de plus pour que chacun s’empare du droit international humanitaires dont le socle demeure les quatre Conventions de Genève et leurs deux protocoles additionnels protégeant ceux qui ne combattent plus (parce que blessés ou capturés) et ceux qui ne combattent pas, les civils.

Impératives recommandations

Aider les États à cerner, examiner et, à terme, résoudre quelques-uns des problèmes les plus pressants liés à la protection des personnes touchées par les conflits armés tel est le rôle du CICR. Les Etats doivent par exemple adopter les recommandations ci-dessous :

–  tenir sérieusement compte des conséquences de l’urbanisation croissante de la guerre et éviter l’emploi d’armes explosives dans les zones habitées ;

–  régler la situation des combattants ennemis et de leurs familles en Syrie au moyen de rapatriements volontaires ;

– mettre en place les lois, politiques et cadres institutionnels nationaux nécessaires pour traiter les questions relatives aux personnes séparées, portées disparues et décédées ;

– prendre des mesures visant à protéger l’environnement naturel dans les conflits armés ;

– clarifier quand et comment le DIH s’applique aux cyberopérations ;

– faire en sorte que les entreprises militaires et de sécurité privées respectent le DIH, et mettre en oeuvre le Document de Montreux ;

– utiliser leur influence pour promouvoir le respect du DIH par les groupes armés non étatiques qu’ils soutiennent ;

– adopter des règles juridiquement contraignantes sur les armes autonomes ;

– ratifier le Traité d’interdiction des armes nucléaires ;

– et incorporer des exemptions humanitaires dans les instruments antiterroristes.

Des enjeux humanitaires tout azimuth

A cela s’ajoute des constats comme la recrudescence de combats en zone urbaine aux conséquences très lourdes pour les populations. Se pose le problème des familles dispersées, incapables de reprendre contact avec des proches.

Responsabilités diluées

Le CICR note également que les responsabilités sont de plus en plus fragmentées, voire éludées dans les groupes armés. Il en va de même pour les Etats qui «délèguent » l’exercice de la violence à des acteurs étatiques ou non étatiques.

Plein essor des technologies de mort

A cela s’ajoutent l’évolution rapide des technologies de guerre, les cyberopérations, les armes autonomes et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique qui soulèvent des questions en terme d’application et d’interprétation du droit international humanitaire.