Philippe Gaillard a reçu cette semaine à Genève la médaille Henry Dunant, 28 ans après le génocide au Rwanda où lui et son équipe décidèrent de rester. « Un millimètre d’humanité sur des kilomètres d’horreur ».
Aujourd’hui, 24 juin, est le 163ème anniversaire de la bataille de Solférino où Henry Dunant, traumatisé par l’horreur des morts et blessés abandonnés sans soins et par l’improvisation des secours, finit par jeter son indignation dans un livre « Un souvenir de Solferino ». Dans cet ouvrage à la plume habile, Dunant plante les ferments de l’action et du droit international humanitaires : l’idée des Croix-Rouge et celle de la Convention de Genève.
Le Solférino de Philippe Gaillard
Cette année, cet anniversaire vient en résonnance avec la médaille Henry Dunant remise avant-hier à Philippe Gaillard dont le Solférino fut le Rwanda de 1994.
Philippe a donc reçu cette semaine la médaille Henry Dunant, la plus haute distinction du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. « Pour ses actes de bravoure, son engagement inébranlable et son travail », la Commission permanente a distingué à l’unanimité celui qui restera à vie lié au génocide au Rwanda il y a 28 ans.
L’équipe sauve quelque 80 000 personnes
En avril 1994, alors qu’il dirige la délégation du CICR à Kigali, Philippe refuse de quitter le pays et décide, avec une équipe d’internationaux et de nationaux ainsi qu’une poignée de collègues de Médecins Sans Frontières, de rester au Rwanda. Durant quatre mois, l’équipe tente de sauver les vies qui peuvent encore l’être. On leur attribue d’avoir sauvé quelque 80 000 personnes. Philippe a parcouru le pays en tous sens, négociant des accès, tentant de convaincre les bourreaux, évacuant les blessés avec son équipe.
« La Vendange », un film témoignage 20 ans après
Philippe a été profondément traumatisé par cette expérience hors norme et a refusé de parler des années durant. En 2014, alors qu’il a quitté depuis 7 ans le CICR pour se reconvertir dans la vigne, Philippe Gaillard accepte que Lucile Marbeau et moi, assistés d’Edwige Jeannenot, recueillons son témoignage. Ce tournage, difficile mais profondément humain, donnera « La vendange, les fantômes du Rwanda ». Ses deux complices, Edmond Corthésy, ancien collègue CICR et Didier Joris, son associé vigneron, son épouse, Teresa Garrido et leurs enfants, Isabelle et Benjamin parviennent à le convaincre de « parler ».
Le film terminé est diffusé en avant-première à Saint-Pierre de Clages, son village du Valais Suisse. Une projection très émouvante tant pour Philippe et les siens évidemment, mais aussi pour nous.
Bonjour,
Merci pour ce reportage, merci de nous permettre de découvrir ces personnalités, comme Philippe, d’une telle profondeur…
Merci beaucoup pour ce film. Si jamais Philippe voit ce commentaire, je voudrais lui dire que je lui vois comme un héro, ou comme une inspiration, pour ses actions au Rwanda, et aussi, après avoir vu ce film, pour son humilité. J’espere qu’il vive une vie longue et joyeuse.
Je n’ai pas encore vu le film.
Je ne sais pas (encore) ou le trouver